Peut-on sauter son petit-déjeuner?

NUTRITION • Certains le prennent copieux et riche, d’autres s’en passent allègrement, faute d’appétit et de temps. Les deux options sont défendables, pour peu que l’on connaisse son organisme et veille à un apport alimentaire quotidien équilibré.

  • Un bon petit déjeuner comblera le manque nutritionnel lié au jeûne de la nuit.

    Un bon petit déjeuner comblera le manque nutritionnel lié au jeûne de la nuit. ©123rf/Katarzyna Bialasiewicz

C’est un peu l’éternelle querelle des anciens et des modernes, version nutrition. Car la question agite régulièrement les adeptes de régimes et de santé nutritionnelle et alimente nombre d’études scientifiques contradictoires. Le petit-déjeuner est-il indispensable? Peut-on impunément s’en passer? Si non, faut-il le prendre «à la française», réduit à son strict minimum, ou «à la germanique», quasi pantagruélique?

D’abord un constat: lorsque l’on se réveille, notre organisme sort d’une longue période de jeûne, la plus longue d’ailleurs du nycthémère. Huit heures donc en moyenne, voire douze pour certains, au cours desquelles le corps n’a pas été approvisionné en nourriture et en eau, et aura dû puiser dans ses réserves, malgré un métabolisme ralenti par le sommeil. Très intuitivement, il semble donc logique de démarrer la journée en lui fournissant le carburant nécessaire, comme l’illustre le dicton populaire: «Le matin mange comme un roi, à midi comme un prince, et le soir comme un pauvre.»

Grignotage, pas bon

Un bon petit-déjeuner suffisamment copieux et diversifié contribuera donc ainsi à combler le manque nutritionnel lié à la nuit tout en permettant d’atteindre, sans fringales, le repas de midi. Seulement voilà. Certains, faute d’appétit ou de temps, s’en passent aisément et sautent allègrement ce premier repas de la journée, apparemment sans dommages ni sur leur énergie, ni sur leur poids, même si certaines études pointent du doigt un risque majoré de développer une obésité dans ce cas.

«En réalité, le petit-déjeuner n’est pas forcément indispensable, explique une diététicienne genevoise. Par contre il joue un rôle important pour échelonner l’apport nutritionnel toute la journée. Si on n’éprouve pas de sensation de faim, il est inutile de se forcer. En revanche, sauter le petit-déjeuner pour ensuite grignoter tout au long de la journée est fortement déconseillé. Il appartient donc à chacun selon son propre profil et ses besoins particuliers de gérer son apport alimentaire de manière harmonieuse pour arriver à un équilibre en fin de journée.»

De même, le choix de la composition du petit-déjeuner répond à des impératifs qui varient selon chacun. A la française, réduit à un café et une ou deux petites tartines, il autorisera des repas plus riches le reste de la journée. Plus copieux, comprenant en plus des produits salés et des protéines, il imposera des apports caloriques plus réduits lors des repas qui suivront.