Le jeu facilite les compétences émotionnelles des enfants

ENFANCE • L’exercice de faire semblant est un outil pédagogique stimulant pour les 5 à 6 ans. Un programme basé sur cette approche a démontré que les compétences socio-émotionnelles des élèves gagnaient en importance.

  • Il est essentiel de concevoir un enseignement qui considère les compétences socio-émotionnelles des enfants. UNSPLASH

    Il est essentiel de concevoir un enseignement qui considère les compétences socio-émotionnelles des enfants. ©Unsplash

Chez les enfants âgés de 5 à 6 ans, ceux qui parviennent à comprendre leurs propres émotions et celles de leurs camarades sont plus susceptibles de les réguler et d’adapter leur comportement. «Ces compétences sociales et émotionnelles favorisent l’acceptation par leurs camarades de classe et leur permettent d’établir de meilleures relations avec leurs enseignants, relève Sylvie Richard, doctorante en psychologie du développement à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève (Unige) et chargée d’enseignement à la Haute école pédagogique du Valais (HEP-VS). Des recherches ont montré qu’elles facilitent également leur capacité à se focaliser sur les apprentissages et leurs résultats scolaires s’en trouvent améliorés quelques années plus tard.»

Réguler les émotions

Dans ce contexte, il y a un jeu qui est particulièrement efficace comme le souligne Edouard Gentaz, professeur ordinaire à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Unige. «Le jeu de faire semblant est connu pour favoriser la compréhension et la régulation des émotions, ainsi que le comportement prosocial lors des premiers degrés de la scolarité. Mais très peu d’études quantitatives basées sur des mesures objectives, qui intègrent systématiquement le jeu de faire semblant ainsi que son développement, existent à ce jour.» C’est pourquoi son équipe de recherche a lancé une étude visant à évaluer les effets de la mise en œuvre d’un programme basé sur le jeu de faire semblant. Au total, 79 enfants ont participé à cette recherche. Les résultats montrent une amélioration de la reconnaissance des émotions, particulièrement la colère. Les enfants ont également augmenté leur vocabulaire émotionnel.