Le numérique ne fait pas rêver les jeunes

Les adolescents suisses boudent les professions liées au digital, selon un rapport. Ils préfèrent opter pour des métiers bien établis: médecins, enseignants, policiers ou chefs d’entreprise ont la cote.

  • L’étude de l’OCDE recommande de fournir aux écoliers le plus tôt possible une image complète du monde du travail. 123RF/FRANZ12

    L’étude de l’OCDE recommande de fournir aux écoliers le plus tôt possible une image complète du monde du travail. 123RF/FRANZ12

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les professions issues de la révolution numérique ne suscitent aucune vocation particulière chez les jeunes Suisses. Ils ne rêvent pas de travailler pour développer l’intelligence artificielle ou imaginer de nouvelles technologies. Au contraire, leurs aspirations professionnelles font preuve d’un étonnant conservatisme. Ils continuent de choisir des professions classiques comme médecin, enseignant, policier ou chef d’entreprise.

Nouveaux métiers
C’est la conclusion de la dernière étude PISA de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Lors du dernier Forum économique mondial de Davos, Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences de l’OCDE, n’a pas manqué de rappeler: «Il est préoccupant de constater qu’un nombre croissant de jeunes choisissent aujourd’hui leur métier à partir d’une liste restreinte de professions. L’enquête montre que trop d’adolescents ignorent ou ne sont pas conscients des nouveaux types de métiers qui se créent, notamment du fait de la transformation numérique de l’économie.»

Inquiétude pour le futur
Autre source d’inquiétude, l’OCDE part du principe que 39% des emplois de rêve mentionnés par les jeunes gens interrogés dans cette étude risquent d’être supprimés par l’automatisation au cours des dix à quinze prochaines années. Le rapport mentionne que 47% des garçons et 53% des filles interrogés dans 41 pays prévoient d’exercer à l’âge de 30 ans l’une des dix professions les plus populaires, soit une hausse de 8% depuis la précédente enquête PISA qui remonte à l’an 2000. Leurs aspirations professionnelles sont donc nettement moins diversifiées. La Suisse, l’Allemagne et l’Autriche font mieux: seuls quatre étudiants sur dix ont choisi, dans leurs objectifs professionnels, l’une des dix professions les plus fréquemment mentionnées.