Le moratoire sur les OGM sera prolongé

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Le Conseil fédéral veut quatre ans supplémentaires pour statuer sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Durant cette période, toutes les avancées technologiques restent interdites. Or tant les nouveaux outils de génie génétique que leurs applications n’ont plus rien à voir avec les méthodes du passé. Pourtant, rien n’a été fait pour actualiser le cadre réglementaire. Un tel attentisme n’est plus tenable. Les nouvelles techniques, comme l’édition génomique, peuvent apporter des solutions attendues en matière environnementale notamment. Des variétés résistantes aux maladies et parasites, ne nécessitant pas de recours aux pesticides, seraient rapidement disponibles.

Pourtant la méfiance suscitée par les OGM demeure. Elle doit être entendue mais ne peut plus être justifiée par le manque de connaissances scientifiques. Ces connaissances existent. Ces craintes trouvent plus souvent une origine dans les conditions qui entourent leur utilisation. La liberté de choix des consommateurs et des producteurs doit pouvoir être assurée. Cela suppose de la transparence. L’agriculture suisse ne tirerait en effet aucun bénéfice à se voir imposer les modèles hégémoniques pratiqués dans certains pays. S’opposer aux OGM devient dès lors le seul moyen de s’opposer à des intérêts jugés dangereux pour le bien commun. En cela, le moratoire est compréhensible.

Il est dès lors plus qu’urgent d’introduire un cadre régulatoire qui permette de lever ce moratoire de manière ciblée et différenciée. Une agence neutre et indépendante devrait pouvoir procéder à une évaluation des risques centrée sur les caractéristiques de la nouvelle variété plutôt que sur une distinction entre OGM et non-OGM. Une telle distinction est dépassée. Elle ne répond plus aux réalités techniques et ne permet pas non plus de régler les conflits d’intérêts liés à leur utilisation.