Le moteur qui ne voulait pas mourir…

CARBURANT • Quand cinq marques japonaises se mettent ensemble, on lève le sourcil. Quand il s’agit de promouvoir l’hydrogène à la place de l’essence, on creuse.

  • En compétition, Toyota et Mazda coopèrent pour mettre au point un moteur fonctionnant aux biocarburants de prochaine génération. PHOTOS DR

  • Les fabricants de monstres des mers lorgnent sur la technologie qui consiste à utiliser de l’hydrogène comme carburant.

    Les fabricants de monstres des mers lorgnent sur la technologie qui consiste à utiliser de l’hydrogène comme carburant.

  • Les fabricants de monstres des mers lorgnent sur la technologie qui consiste à utiliser de l’hydrogène comme carburant.

Fini, le moteur à piston? Enterré au profit de la propulsion électrique? Les annonces des constructeurs pourraient le laisser croire. Mais d’autres pistes font relever la tête du moteur traditionnel. L’histoire est longue, puisque le tout premier à utiliser la technologie actuelle date de 1876, dû à Nicholas Otto; le moteur inventé par Rudolf Diesel datant, lui, de 1897. Ce n’est pas fini…

L’ombre électrique

Les politiques ont décidé, trop vite, trop fort: pour réduire le CO2, il n’y a que le moteur électrique qui peut relever le défi rapidement. Toutes les marques effectuent le virage. En deuxième plan, l’hydrogène et la pile à combustible, donc des autos électriques ayant un réservoir, ce qui facilite la vie (et permettra aux compagnies pétrolières de continuer à exploiter leurs stations-service).

Une solution différente se profile. Cinq marques japonaises pensent que le bon vieux moteur à combustion mérite de survivre: Toyota, Subaru, Mazda pour les autos, Kawasaki Heavy Industries et Yamaha Motor pour les motos. Ce qui n’empêche pas les fabricants de monstres des mers et de camions de lorgner la technologie qui consiste à utiliser l’hydrogène comme carburant. Limiter le CO2, conserver les moteurs, ce pourrait être écologique et économiquement pertinent.

En compétition

Le terrain d’essai? La course. Mazda et Toyota coopèrent déjà pour mettre au point un moteur Skyactiv-D fonctionnant aux biocarburants de prochaine génération. Subaru et Toyota engagent en endurance des bolides mus par du carburant synthétique issu de la biomasse. L’hydrogène va participer à d’autres compétitions.

La logique se poursuit avec l’hydrogène, qui intéresse Kawasaki et Yamaha pour conserver sur les motos une technologie qui a fait ses preuves. Le grand patron de Toyota, Akio Toyoda, président de l’association des constructeurs automobiles de son pays, a récemment fustigé la fuite vers le tout électrique. Cela pourrait conduire à des destructions massives d’emplois. Alors qu’une transition plus réfléchie, adaptée aux différentes régions, sans exclure d’autres technologies, pourrait assurer le même passage, en limitant les dommages. Et cela élargira le choix pour les consommateurs. Le moteur à explosion n’a pas rendu son dernier soupir…