Le retour de Pierre Maudet entraîne une pluie de réactions

Après l'annonce de la candidature de l'ancien conseiller d'Etat dans le GHI paru aujourd'hui, les commentaires fusent sur les réseaux sociaux. On a aussi demandé aux politiciens de réagir. Florilège.

  • Les Genevois ont appris la nouvelle ce matin en ouvrant leur GHI. MP

«Pierre Maudet est de retour». Parue en exclusivité, mercredi 28 septembre, en Une du GHI, la nouvelle a fait grand bruit.

Sur les réseaux, les pros et les antis dégainent déjà leur argumentaire. Aux yeux de Charles Gavillet, par exemple, «c'est une candidature salutaire et importante pour le Canton et la République Genevoise». Tandis que Deivy Jon, lui, interroge: «C'est pas lui qui a été jugé coupable de corruption ou quelque chose comme ça?» A ce sujet, précisons que le volet judiciaire, concernant le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi, n'est pas clos puisque le Tribunal fédéral ne s'est pas encore prononcé.

D'autres enfin, comme Pierre-Alain Laurent, demandent à voir: «Il se présentera comme un homme nouveau, épris de liberté et de justice sociale. Après avoir été son opposant acharné en raison de son comportement, je vais cette fois prendre le temps de l’écouter et pourquoi pas voter pour lui si je le trouve sincère.»

Droite divisée

En coulisses, nombreux sont les observateurs avisés qui voient cette candidature comme un gros coup dur pour la droite et estiment que cela augmente les chances de la gauche, notamment celles de la socialiste Carole-Anne Kast. Même si, rien n'est fait, la campagne étant encore longue puisque le 1er tour des élections au Conseil d'Etat aura lieu le 2 avril 2023.

Ce qu'en disent les présidents de partis

En attendant les débats sur le fond (et les piques cinglantes), on a demandé aux politiciens de réagir à chaud à cette nouvelle candidature. Voici leurs réponses:

Bertrand Reich, président du PLR: «Cette annonce n'est pas une surprise, la seule inconnue était la date de sa survenance. Sur le plan politique, je m'interroge sur la plus value de cette candidature, qui n'apporte rien de particulier, compte tenu de la diversité et de la richesse des candidatures déjà connues et de leurs programmes.»

Thomas Wenger, président du PS: «Il faudrait que la population genevoise soit amnésique pour voter pour lui en oubliant ses mensonges répétés et organisés face aux instances juridiques et politiques et face aux Genevois-es eux-mêmes. Sans oublier le fait qu’il a sali l’image de Genève partout en Suisse.»

Delphine Klopfenstein Broggini, présidente des Vert.e.s: «C’est un droit démocratique de pouvoir se présenter à une élection mais ça n'efface pas les griefs à l'encontre de M. Maudet dont les mensonges répétés.»

Jacques Blondin, président du Centre: «Nous prenons acte de la décision de Pierre Maudet de se présenter. Sa candidature n'est pas une surprise mais permet de clarifier la situation. Nous nous concentrons sur notre campagne. Le centre-droit reste le mieux à même de répondre concrètement aux besoins de la population dans cette période troublée.»

François Baertschi, président du MCG: «Pierre Maudet a détruit la police. Il a détruit nos institutions en créant une crise historique. Cela n’augure rien de bon. Nous avons constaté son incapacité et celle de son parti, le PLR, qui l’a soutenu trop longtemps, quand il s’agissait de régler les problèmes des Genevois.»

Céline Amaudruz, présidente de l'UDC: «Il n'est pas dans l'habitude de l'UDC de commenter les problèmes internes du PLR ou d'autres partis, sauf quand leurs problèmes relèguent ceux des Genevoises et des Genevois au second plan. Je constate que l'attractivité de Genève est en chute libre, la mobilité est paralysée, la fiscalité étouffante mais que certains partis s'en moquent. Pour améliorer la qualité de vie à Genève, il faut compter sur des forces de propositions aptes à identifier et empoigner les défis qui s'imposent, soit les deux candidats UDC!»

Marie-Claude Sawerschel, présidente des Vert'libéraux: «Les Vert’libéraux ont pris acte de la candidature de Pierre Maudet pour le Conseil d’Etat et se réjouissent de débattre avec lui de ses positions et de son bilan.»

Jocelyne Haller, présidente de SolidaritéS et Ensemble à Gauche: «L’opiniâtreté qui caractérise Pierre Maudet suffira-t-elle pour que les électeurs et électrices passent l’éponge sur ses mensonges et ses dérobades? L’étendard «liberté et la justice sociale» ne correspond pas à la politique qu’il a menée. Pour lui, plus que jamais, être franc du collier s’impose!»

Pierre Vanek, pour Résistons: «Une épine dans le pied du PLR ne chagrinera pas grand monde. Mais, Pierre Maudet se dit un «homme neuf»… Vraiment? Il a collaboré brièvement avec une boîte brassant des millions, faisant dans la cybersécurité… Ni très neuf, ni de quoi le rapprocher des milieux populaires, des artisans et petits commerçants à la peine.»

Luc Barthassat, président de Civis: «Tout citoyen a le droit de se présenter pour conduire notre canton. Le peuple votera en son âme et conscience sachant ce qu'a fait Monsieur Maudet que l'on évoque ses soucis judiciaires, son éthique ou sa manière de diriger à coups de trique un département et des collaborateurs dont des policiers. Est-il vraiment le digne représentant pour défendre des valeurs, comme la liberté et la justice sociale?»