Le sanglier ce mal-aimé

FAUNE • Les clôtures électriques, posées pour prévenir les dégâts causés par ces animaux ne séduisent guère les agriculteurs.

Le sanglier genevois n’a pas la cote auprès de nos agriculteurs, car il peut causer d’énormes dégâts. Nos cochons sauvages dévorent, en effet, tout ce qui pousse, ou presque. Et notamment les belles grappes de raisin du Mandement. Bref, ce sont de véritables aspirateurs.

«Ce mammifère, qui avait disparu de notre région, a recolonisé le bassin genevois dans les années 80. Et l’interdiction de la chasse n’y est pour rien», relève Gottlieb Dändliker, responsable du Service de la faune et de la pêche. «Nos gardes de l’environnement ont prélevé près de 300 sangliers ces dernières années. C’est beaucoup certes, mais on se devait de réguler cette population, qui a explosé au tournant du millénaire. On est d’ailleurs en passe d’y parvenir, ce qui nous permettra de réduire la prévention dans le futur.»

Travail contraignant

Dans notre canton, cette prévention passe par la pose de clôtures électriques à l’efficacité démontrée. Et pourtant, cette technique ne séduit pas tous les agriculteurs. Comme le confirme Manue Piachaud qui vient de consacrer son master d’anthropologie intitulé Des hommes et des sangliers à ce sujet. « Les agriculteurs doivent les entretenir régulièrement, vérifier l’état des fils, des batteries solaires, désherber les surfaces clôturées, etc. C’est un travail contraignant.» Libre ensuite à eux de les installer ou pas. Mais c’est vivement conseillé dans les zones à risques. Pour être dédommagé, en cas de pépin…

Coexister avec le sanglier

Nos agriculteurs doivent donc coexister avec le sanglier. Pas facile. «Ils ont parfois l’impression d’être sacrifiés au profit du bien-être de la faune sauvage et des défenseurs de la nature, qui n’ont souvent aucune idée de l’étendue réelle des dégâts ni du coût qu’engendre cette gestion étatique de la faune», conclut cette jeune universitaire, qui a présenté, mardi 28 janvier, à toutes les personnes concernées par la régulation du cheptel de sangliers, les résultats de sa recherche à Satigny. Au terme de sa conférence, l’auditoire a été convié à un apéritif, où le sanglier devait encore tenir la vedette. Mais dans l’assiette cette fois…