Le téléphérique du Salève sens dessus dessous

CHANTIER • Les deux gares de l’infrastructure sont en cours de réhabilitation. Les travaux ont débuté il y a cinq mois. Réouverture prévue en mai 2023.

  • En plein chantier, le site est méconnaissable. GLCT

  • La réouverture est prévue au printemps 2023. DDA DEVAUX & DEVAUX ARCHITECTES

Le site est méconnaissable. De l’ancienne base d’arrivée du téléphérique du Salève, il ne reste plus que l’aile principale qui accueille en temps normal les usagers. Le reste n’est plus qu’amas de débris jonchant le sol enneigé. Débuté en septembre 2021, le chantier bat son plein.

Objectif: rénover de fond en comble les deux gares, celle de départ sise à Etrembières, près de la douane de Veyrier et celle qui trône au sommet de la montagne des Genevois, avec vue sur le lac, le Jet d’eau et les tours du Lignon. «Les ouvriers ont commencé par des travaux de déconstruction. Ils ont retiré les enduits qui recouvraient les murs extérieurs afin de retrouver le béton d’origine», commente Gabriel Doublet, président d’Annemasse Agglo.

La collectivité française est propriétaire à 50% du téléphérique tandis que le Canton de Genève détient l’autre moitié. «Le téléphérique est un des symboles du Grand Genève!», rappelle Serge Dal Busco, président du Conseil d’Etat.

L’esprit de Braillard

Réunies au sein d’un groupement local de coopération transfrontalière, les deux entités ont choisi de mener ce projet de rénovation d’envergure, d’un coût global de 12,5 millions (lire ci-dessous). «Notre but est de redonner à ce bâtiment classé au patrimoine historique son lustre d’antan», souligne l’élu haut-savoyard. Et ainsi de retrouver l’esprit insufflé par l’architecte genevois Maurice Braillard, qui construisit l’équipement inauguré en 1932.

Du haut de ses 90 ans, la vieille bâtisse avait besoin d’un sérieux lifting. «On garde le squelette et on refait tout à neuf», résume Gabriel Doublet. A terme, au sommet, verront le jour: un restaurant, un mur d’escalade de 20 mètres de haut ou encore un espace «museo» tenu par la Maison du Salève. «De quoi offrir de nouveaux loisirs aux visiteurs de Genève et de la région», complète Serge Dal Busco.

Réouverture dans 450 jours

La gare de départ n’est pas en reste. «Elle est aussi entièrement rénovée, poursuit le président d’Annemasse Agglo. La signalétique, le parking et les espaces verts vont être refaits.» Confié aux architectes DDA Devaux et Devaux, ce chantier de grande ampleur va prendre plusieurs mois. La réouverture est prévue au printemps 2023, dans 450 jours. Comme l’indique le décompte sur le site internet dédié au téléphérique.

Participation financière genevoise

Le GLCT, groupement local de coopération transfrontalière, propriétaire de l’équipement, est composé à 50/50 du Canton de Genève et d’Annemasse Agglo. Depuis 2013, l’exploitation du téléphérique a été confiée au «groupe RATP - TPG - COMAG».

Alors que le nombre de visiteurs était de 107’000 en 2007, il a atteint 300’000 en 2018. C’est pour faire face à cette hausse qu’est né le projet de rénovation. Son coût est de 12,5 millions de francs, que le GLCT finance à hauteur de 5 millions (dont 2,5 par le Canton).

Auxquels s’ajoutent des fonds publics mais aussi privés, dont un million des fonds Rotschild, un autre de la Loterie romande et près de 900’000 francs d’une fondation genevoise qui préfère garder l’anonymat.