Le théâtre s’assassine à Saint-Gervais

  • La prestation de Simon Guélat est pour le moins troublante. NORA RUPP

    La prestation de Simon Guélat est pour le moins troublante. NORA RUPP

 Ne vous y méprenez pas, Outrage au public ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà pu voir. Voilà la principale raison d’aller découvrir cet ovni théâtral du 24 au 27 juin au Théâtre St-Gervais. Sur scène, pas de narration, pas de personnages ni d’intrigue. Mais un homme, Simon Guélat, révélé par le film 120 battements par minute, dont la langue rocheuse interpelle nos attentes face aux codes du jeu. Mise en scène par Emilie Charriot et écrite en 1966 par Peter Handke, cette pièce s’apparente à une tentative réussie d’assassinat du théâtre par lui-même. Au fil des minutes se fait jour ce qui hante le théâtre par-delà les métaphores, la présence libre de l’acteur et la relation forte qui le lie au public. Avec pour toute arme son instinct et ce texte réputé impossible, le jeune acteur défie la salle. Que reste-t-il lorsque les fausses attentes sont tombées? Pas grand-chose. Juste l’essentiel. 

«Outrage au public», Théâtre St-Gervais, Genève, du 24 au 27 juin, www.saintgervais.ch