Le Vert Antonio Hodgers veut rempiler

  • Antonio Hodgers a annoncé mardi 5 avril qu'il veut briguer un nouveau mandat. DR

Conseil d’État 2023 • C’est en toute décontraction, à la Fraîche, le bistrot associatif de son quartier, celui de Saint-Jean, que le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, a annoncé mardi 5 avril au matin, qu’il briguera un troisième et dernier mandat. Les Verts désigneront leurs candidats le 21 mai. Interview.

GHI: Pourquoi vouloir y retourner?
Antonio Hodgers: Ce qui m’intéresse, c’est ce qui va arriver. C’est la mise en œuvre du plan climat. Nos sociétés sont face à ce virage essentiel. Je souhaite faire en sorte que Genève le prenne en limitant son utilisation des énergies fossiles tout en préservant son dynamisme. Cela touche aussi l’emploi. Chaque franc qu’on ne met pas dans le gaz russe peut servir à former un travailleur à un métier lié au développement durable.

– C’est une jolie théorie, mais, en pratique, les employés de l’aéroport ne vont pas tous devenir poseur de panneaux photovoltaïques. Si?
Bien sûr que non. De même que les caissières remplacées par les caisses automatiques ne vont pas toutes devenir ingénieures agronomes. Mais, la politique écologique ne doit pas se faire au détriment des travailleurs. C’est même l’inverse! Notre devoir est d’accompagner les gens dans la reconversion. Soit dans des métiers techniques, soit dans les métiers du care, ceux en lien avec le soin.

– Vous comptez reprendre le Département de l’instruction publique (DIP) si vous êtes réélu en 2023?
Je suis candidat au Conseil d’Etat. Ni au DIP ni au Département du territoire. Je réfléchis à un projet global. L’objectif: lier la transition écologique à la formation professionnelle.

– On est loin des thèmes de campagne qui se dessinent dans votre parti. Quid de l’intersectionnalité? De l’écriture inclusive? Comment vivez-vous le wokisme galopant chez les Verts?
C’est un débat intéressant. Après, on peut discuter de la manière dont il est porté, des termes utilisés. Mais, ces différences sont anecdotiques. Ce qui compte, c’est le fond: le combat pour l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les discriminations. Et là, chez les Vert.e.s, on est tous d’accord.

– Après dix ans agités au pouvoir, vous n’avez pas peur que ce soit le mandat de trop?
Il y a eu des moments difficiles, notamment ma présidence au moment de l’affaire Maudet. Aujourd’hui, je me sens en pleine forme. Je ne crois pas être aigri. Et puis, je préfère regarder tout ce que nous avons accompli en dix ans, comme l’amélioration de la qualité de l’air, la construction de 11’000 logements à destination de la classe moyenne, le développement des accès au lac, l’augmentation de 30% des protections patrimoniales. Tous ces petits pas, au service de la population, c’est ce qui me nourrit, me porte et me donne envie de continuer.