Cette fois les socialistes, à Genève, voient juste. En lançant, ce lundi 7 novembre, une initiative cantonale sur les soins dentaires, ils embrassent enfin un sujet qui concerne absolument tout le monde.
Les dents, c’est notre corps. Notre patrimoine vivant. Pour des raisons tenant à l’Histoire de nos assurances sociales, elles échappent au catalogue des soins de base remboursables. Conséquence: les moins nantis d’entre nous renoncent souvent à une visite chez le dentiste, par peur de la facture. Parmi eux, des jeunes, des personnes âgées, des gens sans emploi, ou même des travailleurs pauvres. Cette situation n’est pas acceptable.
Pour une fois donc, saluons le PS. Et apprécions le signal politique, Après des années d’errance vers des sujets «de société», consacrés aux groupuscules les plus minoritaires, ou alors à l’altérité la plus lointaine de notre pays, voilà un recentrage salutaire sur les hommes et les femmes d’ici et de maintenant.
Je pense tout particulièrement à la situation de nos aînés, dont je souligne ici, depuis des années, la précarité: certains d’entre eux – pas tous, évidemment – chaussent laborieusement leurs lunettes, devant les rayons des supermarchés, pour comparer longtemps le prix des aliments, avant de se décider à l’achat. Parfois, pour quelques dizaines de centimes.
Pendant ce temps, l’Etat claque des centaines de millions à des budgets improbables, dont l’utilité est hautement discutable. Alors oui, bravo aux socialistes genevois sur ce coup-là. Puissent d’autres partis en prendre de la graine.