UKRAINE • Pour le Verniolan André Sotomayor, accueillir des réfugiés ukrainiens allait de soi. «Ma famille a fait partie des dix premières à arriver en Suisse depuis le Chili en 1973 (ndlr: suite au coup d’Etat militaire renversant le président Salvador Allende). C’est un juste retour des choses», lâche-t-il, ému.
Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine, lui et sa compagne, qui travaille à la Croix-Rouge genevoise, œuvrent pour soutenir les populations locales. En récoltant du matériel dès les premiers jours mais aussi en organisant la fuite de plusieurs connaissances. «Quand je travaillais chez Orange Suisse, nous avions des collègues venant de partout, notamment d’Ukraine. Nous avons gardé des contacts. Et quand la guerre s’est déclenchée, nous avons reçu des appels pour secourir la sœur d’un tel ou à la cousine de tel autre.» Dès les premiers jours, la solidarité se met en place pour aider ces femmes et leurs enfants.
«Où sont vos bagages?»
«Elles ont mis dix jours à sortir du pays: en voiture, à pied et à cheval! Une fois à Rome, on a pu les faire venir en avion.» Samedi 12 mars, elles arrivent enfin à Cointrin. En sortant de l’avion, la mère Tamila, psychologue de profession, porte une poche plastique avec leurs passeports et quelques papiers. Les fillettes de 7 et 12 ans n’ont que leurs sacs d’écoles. «Alors, ma compagne demande: “Où sont vos bagages?”. En pleurs, la maman répond: “On n’a plus que ça”», raconte André Sotomayor, la voix tremblante.
Depuis samedi, toutes trois ont investi l’appartement du Verniolan, qui, lui, est parti loger chez sa copine. «Dès ce week-end, on a récupéré des habits et des jouets. La cadette, qui ne parle quasi pas depuis quinze jours, ne lâche plus l’ours en peluche qu’on lui a offert.» Et la maman n’arrête pas de dire «merci. Merci aux Genevois pour leur accueil».
Ligne verte
Un sentiment de reconnaissance que partage Irina Shevchenko. Suite à l’article paru dans le GHI du 10 mars, la directrice d’Alzheimer Ukraine a trouvé un logement à Genève. Ses nouveaux voisins lui ont souhaité la bienvenue en voyant les plaques ukrainiennes de sa voiture et les policiers lui ont offert un disque bleu.
Pour rappel, une ligne verte a été mise en place permettant de proposer un logement ou encore de faire un don: 0800 900 995. MP