Les artistes peuvent disposer de scènes gratuites pour créer

La Ville de Genève a décidé de fournir gratuitement aux artistes des salles et scènes culturelles pour travailler leurs projets cet été.

  • L’artiste de musique électronique La Colère pourra répéter à l’Alhambra. DR

    L’artiste de musique électronique La Colère pourra répéter à l’Alhambra. DR

C’est une première à Genève: cet été, du 12 juillet au 20 août, la Ville met à disposition des scènes culturelles et salles de répétition pour les artistes. Objectif: leur permettre de bénéficier d’un lieu, gratuitement, pour créer et répéter. Après un an et demi de crise sanitaire, cette proposition est plus que bienvenue. «On le demandait depuis longtemps, explique Jacques Michel, comédien et créateur de la compagnie Où sommes-nous. Lorsqu’on répète, on doit à chaque fois louer des salles. Cet été, on pourra non seulement répéter et créer, mais en plus, sans obligation de produire quelque chose à la fin. Il s’agit vraiment d’un travail de recherche.»

La possibilité de créer

C’est en effet dans cette optique que la Ville a décidé d’ouvrir ces espaces, soit le Victoria Hall, l’Alhambra, le Casino-Théâtre, le Théâtre Pitoëff, le Théâtre des Grottes et la salle de répétition de l’Usine. «Ce que la crise du Covid a notamment mis en avant, c’est que les artistes sont constamment dans la préparation de leur prochain projet, souligne Coré Cathoud, conseillère culturelle pour les domaines du théâtre et de la danse. La phase de création fait entièrement partie de leur travail. Normalement, la période estivale est utilisée pour les travaux d’entretien dans les salles de spectacles. Cette année, nos équipes ont accepté d’organiser des rocades dans leurs vacances pour pouvoir assurer une permanence.»

Une possibilité particulièrement utile après des mois de restrictions. «La plupart des compagnies n’arriveront pas à produire des pièces pour la prochaine saison, ni même pour la suivante, à cause de la crise sanitaire qui a stoppé les possibilités de créer», précise Jacques Michel. Le comédien pourra bénéficier cet été des théâtres Pitoëff et des Grottes.

Côté musique, La Colère, profitera de la scène de l’Alhambra. «C’est une chance, estime la musicienne électro pop. En tant qu’artiste, il y a tout un monde à apprivoiser: la création, la collaboration avec les techniciens ou encore l’utilisation de la scène.» Alors qu’elle prépare actuellement son prochain album, La Colère va ainsi bénéficier de ces quelques jours durant l’été pour affiner son projet. «C’est une opportunité qui va me permettre de me préparer, de m’entraîner, de travailler le jeu scénique, le tout avec un éclairagiste et une graphiste, explique-t-elle. On va pouvoir mettre en place tout l’univers qu’on est en train d’imaginer.»

Evaluer les besoins

Au total, 18 demandes de réservation de compagnies et d’artistes ont été faites pour cet été, que ce soit dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre ou de la performance. «Cela représente vingt-deux semaines de travail au total, détaille Coré Cathoud. On tirera ensuite un bilan de cette expérience, en tenant compte des besoins des artistes et des équipes.»

Et des besoins, Jacques Michel en voit déjà: «Le nombre de compagnies indépendantes a explosé ces dernières années. Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait davantage de collaboration entre ces compagnies et les institutions pour leur assurer davantage de travail», conclut le comédien.