Les chasseurs genevois veillent aussi sur la faune

FAUNE • Depuis près de cinquante ans, Genève s’est prononcé contre la chasse. Pourtant il existe une Fédération cynégétique genevoise, présidée par une femme, Anne Munzinger. Interview.

  • Le comité de la Fédération composé( de gauche à droite et de haut en bas): Hervé Siegrist, Marc Mermoux, Quentin Dietschi, Anne Munzinger, Marco Verdon. FCG ST-HUBERT

FAUNE • Depuis près de cinquante ans, Genève s’est prononcé contre la chasse. Pourtant il existe une Fédération cynégétique genevoise, présidée par une femme, Anne Munzinger. Interview.

GHI: Quel le rôle joue votre fédération dans un canton où la chasse n’est pas autorisée? Anne Munziger: 46 ans après l’initiative contre la chasse à Genève, notre association s’est assignée la mission de rendre compte aux personnes intéressées de la gestion étatique de la faune. Cela porte sur son coût, ses besoins en ressource humaine, son efficacité (rapport coût à l’hectare) le nombre d’animaux abattus. Notre corporation peut en outre s’exprimer au sein de la Commission consultative de la diversité biologique (CCDB). Nous rassemblons aussi des chasseurs, qui exercent leur passion dans d’autres pays ou cantons voisins. Nous participons au niveau cantonal à des actions en faveur de la biodiversité, par exemple la plantation de haies vives. Enfin, nous aidons les candidats chasseurs dans leurs démarches administratives.

– Quel est le profil de vos membres? Une grande majorité est masculine, chasseurs actifs ou pas. Mais nous comptons aussi des femmes qui apportent un autre regard. Enfin, de plus en plus de jeunes issus de formation en gestion de la nature nous rejoignent.

– Genève – non chasseur – est entouré de Vaud et de la Haute-Savoie et de l’Ain, canton et départements chasseurs. Quel est l’impact sur la faune genevoise? Lors des périodes de chasse, certains gibiers passent la frontière et profitent de l’effet réserve de notre canton. Les sangliers prennent quand même le risque de se faire abattre côté genevois car le canton en accepte un nombre défini pour ne pas se retrouver débordé par cette espèce. Quant au cerf élaphe, une surpopulation occupe les bois de Versoix, la densité peut être dix fois plus élevée que ce que le milieu peut accueillir. D’énormes et coûteux travaux de protection sont mis en œuvre afin que la forêt ne soit pas totalement abroutie et pour protéger l’ensemble de la biodiversité.

– Depuis quatre ans vous avez une section Faon, quelles sont ses activités? En effet, nous avons mis sur pied l’organisation du Sauvetage des faons de chevreuils. Il s’agit de mettre en sécurité les faons nouveau-nés aux mois de mai-juin puisque les chevrettes mettent bas leurs petits dans les hautes herbes pour les cacher des prédateurs. Ils naissent sans odeurs et restent tapis pour passer inaperçus. Cette période correspond à la fauche des prairies qui leur est fatale. 

Plus d’infos sur: www.chassegeneve.ch et www.sauvetage-faons-geneve.com