Les pavés de la discorde

VIEILLE-VILLE • Dédale de rues pavées et entrelacées, l’un des plus anciens joyaux de la Cité, la Vieille-Ville est souvent décrite ainsi dans les guides touristiques. La réalité est malheureusement tout autre. De la rue des Chaudronniers à celle de l’Hôtel-de-Ville, ce ne sont que fondrières, nids-de-poule, bitumes lépreux, parkings sauvages ou terrasses chaotiques où l’on s’encouble entre les chaises massées aux abords de la fontaine du Bourg-de-Four.

André Chavanne nous expliquait, il y a longtemps, qu’il avait fallu goudronner provisoirement la rue de Saint-Léger pour éviter que des manifestants impétueux ne dépavent la rue en revenant du rectorat occupé par les étudiants. C’était il y a cinquante ans. Ce provisoire est devenu pérenne, comme bien souvent à Genève.

Pourtant, le Conseil municipal s’en est régulièrement ému durant ces décennies, l’exécutif promettant de son côté de remettre des pavés. En 2012 par exemple, une motion demandait au Conseil administratif d’étudier la possibilité de terminer le pavage de la Vieille-Ville, soulignant l’état catastrophique de ses rues.

Ce n’est que trois ans plus tard, en 2015, que le rapport de la commission des travaux a été présenté par le Vert Alexandre Wisard et adopté par le Conseil municipal à une écrasante majorité, le Conseil administratif étant chargé de prendre une mesure ou de présenter un rapport. Le conseiller administratif Pagani soulignait au cours du débat que les visiteurs du Bourg-de-Four se retrouvaient à la fois sur un bout de bitume, un bout de trottoir et un bout de pavage. «Cela ne va pas!» affirmait-il, sous les applaudissements.

Il y a quelques semaines, la conseillère municipale Anne Carron revenait à la charge et interpellait l’exécutif. La maire de Genève (ndlr: Frédérique perler) a promis de présenter prochainement un rapport...