Maux de gorge: quand (ne pas) s’inquiéter?

Angines, amygdalites, laryngites, pharyngites: les inflammations des tissus de la gorge sont liées à la saison froide. Il est coutumier de banaliser un mal de gorge, à juste titre la plupart du temps, mais pas toujours.

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Les maux de gorge ont le plus souvent une composante infectieuse. Les germes impliqués sont en majorité des virus, on en dénombre plus de 200 variétés susceptibles de cibler le fond de la gorge. Cette abondance explique la fréquence des cas, spécialement chez les enfants, dont les défenses immunitaires se construisent petit à petit après être entrées en contact avec chaque microbe.

Des causes plus diverses qu’on imagine

Quand ce n’est pas un virus, ce peut être une bactérie. La plus commune est le streptocoque bêta-hémolytique du groupe A. Ce pathogène bactérien peut être décelé par un test rapide en pharmacie. D’autres bactéries peuvent engendrer des maux de gorge, comme l’Haemophilus influenza B (Hib), responsable de l’épiglottite, une urgence pédiatrique heureusement en forte diminution depuis l’introduction de la vaccination.

Une autre catégorie de parasites, les champignons, peut être responsable de douleurs dans la bouche («muguet»). Les irritations de la gorge résultent parfois d’effets collatéraux d’autres maladies, infectieuses ou pas, comme par exemple un reflux gastro-oesophagien, une inflammation de la thyroïde, une mononucléose, des MST, voire certaines tumeurs.

Autre possibilité, des douleurs dans la bouche et la gorge qui accompagnent les chimiothérapies et les radiothérapies. En effet, la muqueuse de la bouche est formée de cellules à division rapide, très sensibles aux traitements anticancéreux.

Enfin, toutes sortes de facteurs environnementaux peuvent être à l’origine de troubles au niveau de la gorge. Au printemps ce seront les allergies, en été la climatisation, en hiver l’air trop sec des appartements surchauffés, et toute l’année la fumée du tabac, l’évaporation de produits chimiques ou la pollution en général.

Quelques signaux d’alerte

Pas de panique donc, l’écrasante majorité des maux de gorge évolue favorablement en quelques jours. Il importe toutefois de savoir être vigilant face aux situations inhabituelles nécessitant une prise en charge médicale, et notamment:

– des difficultés à respirer ou l’impossibilité totale de déglutir, qui imposent évidemment de s’orienter séance tenante vers un service d’urgence.

– des symptômes persistants (plus de 7 jours) ou récidivants (plus de 5 épisodes par année), qui devraient conduire à consulter rapidement un professionnel de la santé.

– un avis médical est également requis si les maux de gorge s’accompagnent d’un état général dégradé: fièvre; fatigue importante; déshydratation; ganglions très enflammés ou encore apparition de boutons sur le corps.

Demandez conseil aux équipes de Pharmacie Populaire qui sauront vous accompagner.

 

Le conseil du spécialiste

L'automédication en toute sécurité

Votre gorge brûle, mais vous êtes apte à mener vos activités quotidiennes: c'est le moment d'améliorer votre confort en soulageant la douleur, dans l'idéal avec du paracétamol, associé éventuellement à un anti-inflammatoire tel que l'ibuprofène.

Veillez à bien observer la posologie et à ne pas dépasser les doses maximales. Vérifiez si nécessaire auprès de votre pharmacie que le traitement est compatible avec vos médicaments habituels.

Prendre des antibiotiques de son propre chef n'a aucun sens: ils sont totalement inefficaces contre les virus. Des pastilles à sucer, un spray ou un gargarisme compléteront l'action localement.

Les médecines naturelles offrent aussi une multitude de possibilités de traitements. A côté de cela, il est important de bien s'hydrater et de ne pas s'exposer à la fumée du tabac.

Au moindre doute, n'hésitez pas à solliciter les équipes de Pharmacie Populaire, elles sont à votre disposition, gratuitement, sans rendez-vous, dans chaque quartier.