Mon avatar apprend une langue étrangère dans le métavers

ÉCOLE 3.0 • Swiss Language Academy SA n’est pas une école de langues traditionnelle. Dans cette institution privée, les étudiants suivent l’enseignement via leur avatar dans l’univers parallèle du métavers.

  • Chaque participant crée son avatar et prend place dans la salle de classe virtuelle. 123RF

  • Anouche Dumortier-Karaman. G. DUMORTIER

Le métavers c’est quoi? Un monde virtuel dans lequel des avatars évoluent comme dans la vraie vie. Anouche Dumortier-Karaman, fondatrice et directrice de la Swiss Language Academy SA en connaît tous les ressorts. «Ce vaste espace virtuel était d’abord une cour de récréation où les amateurs de jeux online en réseau croisaient le fer par avatars interposés. Progressivement, avec l’essor d’internet et la progressive mainmise sur les réseaux sociaux de quelques entrepreneurs milliardaires, l’expansion décentralisée du métavers prend une autre dimension», précise-t-elle. Ce, d’autant que l’outil blockchain qui permet le stockage et la transmission d’informations du métavers est pour l’instant infalsifiable. «Incontrôlable par une poignée de puissantes multinationales américaines qui utilisent les données aux dépens des internautes, il ouvre de multiples perspectives: guichet administratif (Séoul), méga-concerts et commerces qui permettent de voir les produits en 3D», reprend Anouche Dumortier-Karaman.

Salle de classe virtuelle

Voilà pour le décor dans lequel les élèves de la Swiss Language Academy SA vont se mouvoir. Comment ça marche? Chaque participant crée son avatar et prend place dans la salle de classe virtuelle. Ce système permet de restituer à la fois l’ambiance et le confort d’un cours dispensé en présentiel. Les élèves peuvent plus facilement interagir que dans un apprentissage online traditionnel. L’autre plus-value de cet enseignement dans le métavers est la possibilité de s’immerger dans des situations du quotidien.

A titre d’illustration, la directrice de Swiss Language Academy SA, cite le cas du groupe d’élèves qui se rend dans une boulangerie pour un exercice pratique. Le professeur peut corriger instantanément les fautes et expliquer les règles de grammaire incomprises à chacun des participants. Dans le monde réel, ce serait parfaitement impossible.

Cette école 3.0, qui enseigne les trois langues nationales ainsi que l’anglais, l’espagnol et le portugais (et plus, à la demande) à domicile, dans son établissement près de Cornavin et dans les entreprises, est en train de développer une centaine de scénarii dans le métavers. Ces répliques de situations rencontrées dans la vraie vie seront élaborées avec l’aide de l’incubateur Agartha.

Plus d’infos: www.swiss-language-academy.ch