Municipalisation des crèches: pas de référendum

  • STéPHANE CHOLLET

    Une décision qui satisfait la conseillère administrative chargée de la Cohésion social Christina Kitsos. ©STÉPHANE CHOLLET

VILLE DE GENÈVE • Le référendum contre la municipalisation des crèches concocté durant les fêtes par une partie de la droite en Ville de Genève a fait plouf! Réuni en assemblée générale mercredi 11 janvier, le PLR a renoncé. Tout comme le Centre. De quoi donner le sourire à la conseillère administrative chargée de la Cohésion sociale, Christina Kitsos: «Je suis très satisfaite de constater qu’une large majorité politique a été convaincue par nos arguments en faveur d’une réforme indispensable et responsable soutenue par l’ensemble des partenaires de la Petite enfance, associations professionnelles, fédération des employeurs et syndicats.»

Même si la raison de ce revirement est plus vraisemblablement une question de timing (en pleine période électorale), en l’absence de référendum, la réforme est sur les rails. Elle vise, selon la magistrate, à «reconnaître l’éducation préscolaire comme une mission de service public qui renforce l’égalité des chances entre tous les enfants et réduit les inégalités».

Nouvelles places d’accueil

Autre objectif: «garantir l’ouverture des nouvelles places d’accueil planifiées ces prochaines années». Enfin, et c’est un argument clé pour la socialiste, dans le contexte actuel de pénurie de professionnels, la municipalisation permet de «renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment en initiant une revalorisation des métiers exercés à plus de 90% par des femmes».

Face à tant d’avantages, pourquoi procéder par étapes plutôt que de réformer l’ensemble du système? «Intégrer d’un seul coup 2000 personnes à la fonction publique, soit une augmentation de près de 50% du personnel communal est irréaliste sur le plan opérationnel», répond Christina Kitsos.

Quant au coût de cette réforme, principal souci d’inquiétude pour ses opposants, il est estimé à 3 millions «pour près de 700 nouvelles places d’ici 2028». Elle rappelle que «la gouvernance actuelle date du XIXe siècle alors que les crèches sont aujourd’hui de véritables PME, avec des dizaines d’employés à gérer. Ce n’est pas le rôle d’un bénévole de faire face à ce genre de questions et c’est bien pour cela qu’on n’en trouve plus!» Et de conclure: «En investissant dans la petite enfance, on investit pour l’avenir de la société tout entière».