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  • ©OLIVIER JAQUET

MOTS • Mauvais timing pour l’UDC. Cette semaine ils lancent l’initiative «Oui, je protège la police qui nous protège» à quoi les Zadistes de la Colline (ndlr: près d’Eclepens/VD) répondent: «Et nous, qui nous protège de la police?».

En effet, du côté de la police vaudoise, on a dû revoir sa copie. L’année passée, lors de l’évacuation de la ZAD, des militantes ont été mises à poil pour des «fouilles à nu» et ont subi ce qui est sobrement appelé un «examen des orifices» – autrement dit une agression sexuelle. La disproportion a été reconnue par la police vaudoise, rien ne justifiait un acte aussi intrusif, humiliant et traumatisant.

Partir du principe que la police est au-dessus de tout soupçon, c’est déjà largement invalidé par la plus stricte observation des faits, mais c’est également dangereux, notamment pour la police elle-même. Car pour fonctionner, elle a besoin de bénéficier de la confiance de la population – qui, faut-il le rappeler, en tant que contribuable, paie les policiers.

Nous, citoyens, nous donnons à la police des armes, des moyens et le «monopole de la violence légitime». Ce pouvoir va de pair avec des responsabilités. On ne prête pas des flingues à des gamins, on arme des professionnels qu’on juge dignes de la mission et envers qui nous sommes exigeants à juste titre.

Paradoxalement, c’est l’initiative de l’UDC qui méprise la police. Les plaintes les démotivent, nous dit Amaudruz. Quoi? Leur motivation c’est de pouvoir matraquer peinard? La justice ça les intéresse pas? Je suis pas sûre qu’ils soient si heureux d’entendre tout ça, «la police qui nous protège».