Mots

  • ©OLIVIER JAQUET

Les mots sont parfois blessants, c’est rien de le dire. Et on vit un moment de l’Histoire où on secoue beaucoup le cocotier sur lequel sont perchés quelques hommes blancs hétéros qui n’ont pas choisi de l’être et qui se demandent pourquoi on leur en veut tellement. Alors quand on parle de masculinité toxique, il y a des remontées acides qui empêchent certaines personnes d’avancer. Et c’est dommage.

 

Calmons le jeu, sans transiger sur l’essentiel. Quand on parle de masculinité toxique, on ne dit pas que les hommes sont toxiques. On parle de la société, pas de ses individus. On dit que certains modèles poussent certains hommes à avoir certains comportements dommageables, pour eux et pour les autres.

Un exemple? Dans un monde où on a tant raconté aux mecs qu’ils devaient être forts et autonomes, les hommes peinent à demander de l’aide quand ils vont mal ou à parler de leurs émotions. Cela a évidemment des effets négatifs sur leur santé (physique et psychologique) et sur celle de leur entourage.

Ce qui est toxique, pour tout le monde, c’est cette incitation plus ou moins prégnante à ne pas prendre en charge ses émotions ou son corps, parce que ce ne serait pas masculin ou simplement parce qu’on n’a pas appris à le faire.

Le concept de masculinité toxique donne des outils aux hommes pour se défaire des histoires qui les empêchent d’être en bonne santé (notamment). Ce n’est pas une attaque contre les hommes ou la masculinité, c’est un médicament pour rendre tout ça moins douloureux (pour tout le monde) et pour se libérer. Les mots sont blessants, mais les concepts qu’ils recouvrent sont parfois des outils bienfaisants.