Et si on parlait de sexe!

  • ©123RF

Noémie, en couple depuis 18 mois, mon copain a une sexualité mécanique, copiée sur le porno. Comment lui dire que je n’aime pas ça?

La question de la pornographie est un sujet sensible car il faut parvenir à en discuter sans avoir l’air d’être ni trop adepte, ni trop moralisateur. Pourtant, se questionner est essentiel puisqu’il est admis par de nombreux adolescents que la pornographie a participé à leur éducation sexuelle. Logique, tant elle est facile d’accès et gratuite. La principale critique de la pornographie est celle que vous posez ici: reproduire une sexualité fiction incompatible avec la sexualité à laquelle vous aspirez. Effectivement, l’effet pervers de la pornographie demeure son focus sur les organes génitaux et la pénétration, l’orgasme à tout prix, la gymnastique des positions et le manque de contacts tendres ou sensuels. Cette offre limitée peut avoir un effet dévastateur sur les jeunes comme les moins jeunes. Mais, pour votre partenaire, c’est une hypothèse parmi d’autres. Avez-vous idée du nombre de personnes dont le contact lors d’un rapport sexuel est vécu comme désagréable, chatouilleux (au point de créer une hypervigilance des corps), ennuyeux voire douloureux? C’est un problème à la fois pour la personne touchée et pour l’autre partenaire qui se censure tactilement car il lui a été clairement signifié – ou pas – des «j’aime pas trop quand on me touche» ou «ça me fait rien quand tu me touches» (en dehors du sexe on s’entend). Et là, nous mettons le doigt (si j’ose dire) sur le problème: 100% du corps est érogène. Apprécier stimuler et être stimulé sur ces zones, ça s’apprend, mais pas dans le porno. Il paraît qu’il existe du porno tendre, doux, avec des baisers et des caresses. Plus confidentiel et difficile d’accès sans aucun doute…

Cul…ture G: En février 1985, la première chaîne télévisée cryptée française proposa du porno et sa périodicité n’a pas évolué depuis.

Envoyez vos questions à sexologue@ghi.ch. Merci de préciser votre âge. Pour rappel, la chronique ne remplace pas une consultation. Le cabinet de Norah Lounas est situé av. Henri-Dunant 2.