Pas à coups de points médians

L’écriture inclusive ne passera pas. Le député UDC Stéphane Florey a déposé un projet de loi au Grand Conseil. Son but, comme le relève la Tribune de Genève: interdire «les marques orthographiques et syntaxiques» de l’écriture inclusive dans les documents officiels mais aussi dans les manuels scolaires ou les thèses universitaires.

Au-delà du coup d’épée dans l’eau de M. Florey – le Grand Conseil s’étant déjà prononcé contre l’usage de cette écriture il y a un an – la question agite les rédactions depuis des années. Faut-il introduire cette écriture dans nos articles? Il y a ceux (et souvent celles) qui s’offusquent de voir le féminin mis entre parenthèses. Ceux qui ne veulent rien toucher pour ne pas salir la langue française. Et les adeptes du point médian. Il est amusant de voir un simple point, initialement prévu pour clore un propos, susciter des flots de paroles. Passons.

Symbole de l’écriture inclusive (même si elle ne se résume pas à cela), le point médian est censé permettre une plus grande représentativité et participer au combat pour atteindre l’égalité homme-femme. Est-ce là le vrai combat? En cette semaine du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la question se pose.

A focaliser notre attention sur l’orthographe et la syntaxe, ne risquons-nous pas d’oublier l’essentiel, l’essence même de la lutte? Celle contre l’inégalité salariale, contre cette foutue charge mentale qui accable encore et toujours les mères plus que les pères, contre les violences faites aux femmes, contre le système patriarcal (et non contre l’homme blanc cisgenre). Autant de combats à mener. Ni à coups de poing (car la violence ne résout rien), ni de point médian.