Ardoise pourrie

J’ai déjà, ici, alerté sur les déficits et la dette de l’Etat de Genève, c’est l’un de nos problèmes majeurs, et ça ne va pas s’arranger. Vendredi 13 décembre, le Grand Conseil a doté le Canton d’un budget pour 2020, mais ce dernier n’est absolument pas satisfaisant. Aucune entreprise privée, même au prorata du nombre de collaborateurs, ne pourrait se satisfaire de tels chiffres négatifs. C’est, clairement, un échec du politique.

Les chiffres? 584 millions de déficit. Et notre ministre des Finances, Nathalie Fontanet, qui affronte avec courage la tempête, et ne saurait être tenue pour responsable des gourmandises des uns et des autres, annonce une dette de 12 milliards pour la fin de l’année! Nous avons, à Genève, un mécanisme de frein à l’endettement, à partir d’une dette de 13,3 milliards: nous fonçons dans le mur.

Un échec du politique, oui. Le Conseil d’Etat peine à dégager des choix, le Grand Conseil tranche en fonction des postures idéologiques. On a soumis au peuple, en mai 2019, tant sur l’imposition des entreprises que sur les retraites des fonctionnaires, des projets beaucoup trop dispendieux. Personne n’ose choisir. Personne n’ose froisser les corporatismes. Alors, on distribue. Et on s’endette.

La dette, dans une gestion financière, n’est jamais acceptable, seuls des inconscients vous diront le contraire. Un jour ou l’autre, il faudra rembourser. Nous léguons à nos enfants une ardoise pourrie. Ce comportement est irresponsable.