Contester son loyer paie toujours

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La protection des locataires fait parler d’elle avec trois récents scandales: le Tribunal fédéral qui autorise les bailleurs à augmenter leurs rendements; le refus de la droite au parlement fédéral d’accorder une réduction de loyer aux petits indépendants et commerçants frappés par la crise; les soupçons de magouilles d’un gros propriétaire et ancien élu. Le lobby immobilier est puissant et impose ses diktats au parlement et aux tribunaux. Et cela ne suffit pas à certains bailleurs qui recherchent en plus à tromper leurs locataires.

Le droit du bail est mal fichu parce qu’il repose sur une idée fausse: le locataire serait libre de contester son loyer. Le scandale des baux fictifs montre le vrai visage de cette liberté, celle de se faire rouler dans la farine et de se faire imposer des loyers trop élevés. Le droit actuel ne laisse toutefois pas le locataire sans défense, puisqu’il peut notamment contester son loyer au début de la location. C’est le meilleur moyen de s’assurer de ne pas payer trop cher et de ne pas être trompé. Contester paie presque toujours, même avec la nouvelle règle du Tribunal fédéral. Pour preuve: le locataire qui a perdu son procès dans cette affaire a vu son loyer passer de 2190 francs à 1390 pour un appartement de 101 m2. Ce droit de contester son loyer doit être renforcé et son exercice facilité pour que plus de locataires soient incités à agir et que les logements à loyer abordable ne disparaissent pas.