Genève en 2021: ce qui doit changer!

On se réjouissait d’une année sans élections, enfin! On devra déchanter: le premier acte politique important, en 2021, sera la complémentaire du 7 mars. Faut-il s’en réjouir, vraiment?

  • Affiches électorales des municipales de 2020. Les électeurs retourneront aux urnes, le 7 mars prochain, pour l’élection complémentaire du Conseil d’Etat. FRANCIS HALLER

    Affiches électorales des municipales de 2020. Les électeurs retourneront aux urnes, le 7 mars prochain, pour l’élection complémentaire du Conseil d’Etat. FRANCIS HALLER

L’année nouvelle, enfin! Nous n’allons pas nous en plaindre: la précédente aura été difficile. C’est le temps des résolutions, et ça tombe bien: nous en avons. Il est normal, il est humain d’espérer que les choses changent. Par exemple, dans la conduite politique de notre canton, qui n’a pas été exemplaire en 2020. Nous avons, le 7 mars prochain, une élection complémentaire: fort bien, parlons-en. Nous aurons aussi, le même jour, des votations, ainsi que trois autres fois dans l’année. Ainsi fonctionne notre calendrier démocratique suisse: on sait quand on va voter, avant même de savoir sur quels sujets! Admirable démocratie directe, enviée dans le monde entier, où on se préoccupe de prendre rendez-vous, de toute façon, avec le corps électoral, sans qu’on sache ce que l’agenda nous réserve, dans le choix des thèmes!

Indigestion

Après les élections cantonales de 2018, puis les fédérales de 2019, puis les municipales de 2020, nous nous réjouissions tous de pouvoir souffler un peu: 2021 aurait dû, normalement, être une année sans élections, seulement des votations, seulement des thèmes, autant dire l’essentiel. Ma position, vous le connaissez: on accorde encore, aujourd’hui, beaucoup trop d’importance au choix des personnes, la démocratie élective, et pas assez à celui des sujets. Je plaide, infatigablement, pour une démocratie totale, une démocratie directe renforcée, où le suffrage universel puisse, davantage encore qu’aujourd’hui, se déterminer sur tous les grands sujets qui agitent la nation.

Histoires de personnes

Oui, nous nous réjouissions d’une année 2021 sans élections! Mais voilà, le conseiller d’Etat Pierre Maudet (qui aura son procès en février) a choisi de démissionner, puis de se représenter. C’est son droit. Nous avons donc, le 7 mars, une élection complémentaire sur un seul poste (les six autres demeurant acquis jusqu’à la fin de la législature, au printemps 2023). Il va donc falloir que nous agitions à nouveau des histoires de personnes, avec des promesses électorales, des visages sur des affiches, toutes choses dont nous avions un peu soupé après l’avalanche électorale de ces dernières années. Dans les éditions à venir, je vous présenterai ici les enjeux, je vous rappellerai les noms des prétendants, parmi lesquels on peut avancer ceux de la Verte Fabienne Fischer et du PLR Cyril Aellen. Mais il y en a d’autres, de valeur!

Les patrons, c’est nous

Le Conseil d’Etat 2018-2023, pour l’heure, n’a pas réussi à convaincre. Il y a certes eu l’affaire Maudet, la crise sanitaire, mais ces deux événements ne suffisent pas à justifier la très faible capacité d’action de ce gouvernement. Les raisons sont plus profondes. Dès lors, il est sans doute illusoire de s’imaginer que le nouvel élu, ou la nouvelle, quelles que soient ses qualités, puisse, par miracle, transformer en cercle vertueux un collège en échec. N’attendons pas trop des personnes. Demeurons des citoyennes et citoyens exigeants, intransigeants sur les valeurs républicaines. Et souvenons-nous d’une chose: les patrons, c’est nous, pas les élus!