Jacobins pète-sec

  • DR

Plongé à fond dans les élections municipales du 15 mars prochain, je n’ai jamais autant fréquenté les gens de nos communes. J’ai déjà, ici, rendu hommage aux candidats. Mais je veux aujourd’hui aller plus loin: nos 45 communes genevoises ont besoin de plus de considération, plus de liberté, plus d’autonomie, moins d’interventions tatillonnes du Canton, moins de jacobinisme.

Il n’est pas normal que la commune genevoise, en 2020, ait si peu de pouvoir en comparaison intercantonale, qu’elle puisse être aussi facilement «recadrée» par les juristes ou les fonctionnaires de la Couronne cantonale, qu’un maire ou un conseiller administratif puisse être «révoqué», comme s’il était un employé de la fonction publique cantonale.

Sur la commune, la Constituante n’est pas allée jusqu’au bout de son travail. Cet échelon de proximité, le premier entre tous, dont l’existence historique est bien antérieure à celle du canton, doit s’affranchir des petits jacobins pète-sec de l’administration cantonale. Pour cela, il nous faudra bien sûr amender la Constitution, par exemple par la voie d’une initiative.

Un maire, un adjoint, un conseiller administratif, un conseiller municipal sont des élus du peuple. Leur légitimité, là où ils opèrent, ne doit rien avoir à envier à celle d’un élu cantonal. Dans leur commune, les élus doivent être souverains. C’est cela, l’enjeu premier de la politique communale à Genève pour 2020-2025. Au-delà des noms ou des partis que vous choisirez, en toute liberté, de glisser dans l’urne.