La fin du mois

Tous les sondages le montrent: les retraites et le système de santé (primes, coûts, etc.) sont les deux premières préoccupations des Suisses. On peut ajouter la fiscalité des classes moyennes, le prix des médicaments, celui de l’essence, l’emploi des jeunes, celui des seniors.

Ce sont là, avec aussi la précarité de nos agriculteurs, l’immigration, des lames de fond qui traversent la société suisse. Elles ne dépendent pas de la mode d’un moment, mais demeurent en permanence. Elles ne surgissent pas du ciel, ni de l’universel, mais de l’ancrage tellurique dans un périmètre donné, une communauté de destin, définie par l’histoire.

Retraites, financement de l’AVS, primes maladie, coûts du système de santé: ce sont, très exactement, pour ma part, les thèmes que je n’ai cessé de brasser, dans tous les sens, ici même sur le plan éditorial, et aussi avec des centaines d’invités sur des plateaux TV, pendant la campagne électorale de cet automne.

J’ai aussi parlé du climat, pas question d’escamoter ce thème. Mais sans sombrer – c’était mon projet éditorial – dans le catastrophisme, ni brandir l’apocalypse. La question climatique fut l’un de mes thèmes, parmi d’autres. Je tenais à tout prix à ce qu’elle n’éclipse pas les préoccupations sociales des hommes et des femmes de ce pays. Je suis très heureux, en découvrant les différents sondages, de voir qu’il était capital de parler de la fin du mois, avant de spéculer sur celle du monde.