La liste des innocents du CO2 se réduit de jour en jour

Non-humains, non-bovins, non-pingouins… Avant la crise sanitaire, les choses étaient assez simples: seules les activités humaines étaient coupables de réchauffer le climat; il suffisait donc que notre espèce accepte de disparaître et la planète serait sauvée. Mais depuis la crise sanitaire, plus rien n’est comme avant. Alors que l’économie était à l’arrêt, on apprenait coup sur coup qu’il faudra aussi que les vaches, qui polluent comme elles respirent, soient équipées d’un masque nasal, sorte de «pots d’échappement faciaux» aptes à protéger la planète malade des tonnes de méthane qu’elles exhalent en ruminant. Quelques jours plus tard, on apprenait que les manchots empereurs, qui détruisent la couche d’ozone du pôle en déféquant leurs tonnes de protoxyde d’azote, devront sans doute, eux aussi, se mettre aux Pampers FFP2. Et cela semble sans fin. Comme les animaux de la fable, si tous ne culpabilisent pas, tous semblent touchés, à un titre ou à un autre, par la peste à effet de serre.

Gageons que si la liste des animaux non coupables de réchauffement climatique continue à raccourcir au rythme de ces dernières semaines, non-humains, non-bovins, non-pingouins…, les débats sur le CO2 qui reprennent aux Chambres fédérales vont se compliquer très sérieusement et devenir un tantinet spécistes...