Le passage

  • DR

La Fête de Pâques est, pour les chrétiens, le moment le plus important de l’année. Au-delà des questions de foi, qui appartiennent à chacun de nous, en solitude et en intimité, il est passionnant de se renseigner, à travers des lectures, sur le sens de cette Fête du «Passage». Rien que la Pâque juive, Pessa’h, bien avant la Passion du Christ, nous interroge en profondeur. Elle nous rappelle l’Exode, hors d’Egypte, dans l’Ancien Testament, mais c’est aussi le début d’un cycle agricole, célébré dans des fêtes paysannes.

Les Hébreux passent la mer Rouge, le Christ revient à la vie au troisième jour: tout a déjà été écrit, par des savants, sur cette préfiguration, ce jeu de miroirs entre les deux Testaments, l’un annonce l’autre, le second cite le premier, les paroles se renvoient, les textes se confrontent. Une vie ne suffit pas à se plonger dans ce dialogue des mots, entre deux traditions spirituelles aussi importantes.

Je rêve d’une école genevoise qui, bien entendu au niveau du savoir et non à celui d’une quelconque propagande pour une religion, donne aux élèves les références nécessaires à comprendre tout cela. Comprendre le judaïsme. Comprendre le christianisme. Comprendre l’islam. Pour ne citer que trois exemples. Car il y en a tant d’autres: un minimum d’initiation aux religions antiques, complexes, multiples, décentralisées, serait aussi le bienvenu. Je rêve d’une école où tous, maîtres et élèves, vibreraient de bonheur dans la passion de la transmission. A tous, excellentes Fêtes de Pâques!