Le vélo oui, la pensée unique non!

Bien sûr que le vélo doit avoir toute sa place dans la mobilité urbaine! Mais de là à en faire une religion! Et à insulter tout utilisateur d’un autre mode de transport!

  • Non au prosélytisme furibard des ayatollahs du vélo! FRANCIS HALLER

    Non au prosélytisme furibard des ayatollahs du vélo! FRANCIS HALLER

Je suis le premier à le reconnaître: le vélo, c’est sympa. Un mode de locomotion doux, silencieux, accessible à tous, absolument pas polluant. Les cyclistes doivent se déplacer en milieu urbain en toute sécurité, en se mélangeant le moins possible (voire pas du tout) à la circulation automobile. D’où les pistes cyclables, dont je reconnais qu’elles pourraient être plus nombreuses, et surtout plus sûres, sans ces ruptures de continuité qui constituent un danger inouï.

Extrémistes de la petite reine

Seulement voilà: le vélo, c’est un mode de locomotion, et ça n’est que cela. Comme le scooter, comme la moto, comme la voiture. Un moyen, parmi d’autres, de se mouvoir! Le problème, c’est qu’il est devenu une idéologie. Il y a, parmi les cyclistes en milieu urbain, certains Croisés qui nous assomment avec leur prosélytisme. Sous prétexte qu’ils ont choisi ce mode-là, qui semble avoir transfiguré leur vie (les pires étant comme souvent les néo-convertis), il faudrait que le monde entier s’y mette.

Ces extrémistes n’ont qu’un but: à petits pas, quartier par quartier, rue par rue, ils veulent éradiquer tout trafic motorisé privé de l’espace urbain. Ils poursuivent cet objectif depuis de longues années, font la morale à la terre entière, insultent scootéristes, motards et automobilistes, qualifient de ringarde toute personne ne partageant pas leur folie extatique de la petite reine.

Guerre des transports

A ces ultras, qui rendent en passant un bien mauvais service à leur propre cause, il faut dire non. Ce sont eux – et nul autre – qui ont déclenché la guerre des transports à Genève, eux qui ont participé à la manifestation totalement illégale du lundi 18 mai, eux qui vomissent sur les automobilistes, eux qui les prennent à partie en les insultant, et cela – bel exemple de courage – dès qu’ils manifestent en groupe. A eux, nous devons dire non.

D’ailleurs, qui sont-ils? De quel droit, de quelle légitimité, se camouflant derrière d’improbables «collectifs» ou «associations», revendiquent-ils la posture de parler au nom de tous les cyclistes? Dans ce domaine comme dans d’autres (oh, oui j’ai des exemples!), toute discussion respectueuse entre humains, où la seule force réside dans la qualité des arguments, a laissé la place à une liturgie des imprécations: on s’abrite derrière le groupe, on s’invente la raison sociale d’un «collectif» bidon, et on tente de flanquer la trouille à toute la République.

Respect mutuel

Le plus fou, c’est que ça marche! Ils étaient 2000 (estimations maximales) à la manif illégale du 18 mai, nous sommes un demi-million à Genève, leur proportion est donc fort minoritaire, mais l’imprécation, ça marche! Jusqu’à faire peur au ministre de la Mobilité (Serge Dal Busco), qui est passé avec armes et bagages dans leur camp, comme d’autres passent à l’Est, dans les romans d’espionnage de la Guerre froide. A ces quelques idéologues extrémistes, il faut dire non. Oui au vélo, oui à des pistes cyclables. Oui au respect mutuel sur la chaussée. Mais non au prosélytisme furibard des ayatollahs.