Qui veut gagner des logements?

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Les Suisses aiment les coopératives d’habitation et ils ont raison. Ce mode original d’accès indirect à la propriété permettant à la fois de participer aux choix de construction et de se loger à meilleur compte qu’au prix des loyers du marché est peut-être la réponse la plus actuelle et la plus sûre à la crise du logement qui frappe de plus en plus dans les villes de Suisse. Les Suisses n’aiment pas le tout-à-l’Etat, ils l’ont aussi dit dimanche en refusant sèchement une initiative de l’Asloca qui exigeait que les cantons et les communes armés d’un droit de préemption et d’un financement de la Confédération se déguisent en collectifs de locataires afin de procéder à une étatisation rampante du sol et des habitations en se portant systématiquement acquéreurs de tout terrain constructible jusqu’à ce que 10% du parc immobilier du pays soit tombé entre leurs mains par ce biais.

La promesse était trop belle. Les Suisses l’ont flairé. Comme souvent. Malgré les difficultés à se loger, ils se sont rappelés que les régimes qui ont tué le marché au nom du peuple pour le remplacer par trop de planification étatique et de propriété ultime de l’Etat sont aussi ceux qui ont su, et de loin, générer les pénuries les plus graves et les plus durables. Ce sont aussi ceux qui ont méprisé avec le plus grand enthousiasme et les plus beaux slogans les peuples désarmés dont ils avaient la garde. Sans contrôle, la loi du marché est cruelle, l’Etat tout puissant plus encore.