La grève de la faim de l’excellent candidat indépendant aux Etats, Willy Cretegny, est assurément excessive, mais les raisons qui la portent méritent à tout prix notre attention. Ce précurseur et passionné de vin bio, qui dirige le Domaine de la Devinière, à Satigny, président des vignerons-encaveurs indépendants, habitué des marchés, proche des gens, ne peut tout simplement plus supporter la concurrence des vins étrangers sur le marché suisse. Alors, à sa manière, il tire la sonnette d’alarme.
Le combat de Willy Cretegny est juste et bon. Beaucoup de vignerons suisses sont dans une situation très difficile. D’abord, à cause des excédents de la production 2018, dont une quantité demeure hélas invendue. Mais aussi, plus structurellement, à cause de l’ouverture des marchés à des vins produits à l’étranger, concurrence souvent déloyale si on compare les salaires sur place, les conditions et les prix de la production.
Willy Cretegny a parfaitement raison de dénoncer cette situation. Je l’ai appelé publiquement, dimanche 13 octobre, à se nourrir, pour mener bataille en pleine forme. Car le débat politique, à Genève et en Suisse, a besoin de voix paysannes puissantes. Avec du verbe, de l’image, de la force de conviction, de la séduction. Le vigneron de Satigny possède toutes ces qualités. Il est une voix qui compte dans notre paysage citoyen. Son combat ne s’arrêtera évidemment pas à ces élections fédérales 2019.