Dans le quartier de la Genève internationale, à deux pas du centre-ville, l’emblématique Palais des Nations est en pleine mue. Depuis 2017, l’ONU rénove entièrement son siège. Un chantier colossal comprenant la construction d’un nouveau bâtiment et dont le coût dépasse les 830 millions! A l’aube de la démolition partielle de l’édifice qui abrite les salles de conférences, on fait le point sur ces travaux titanesques avec David John McCuaig, directeur du Plan stratégique patrimonial (PSP) des Nations Unies à Genève. Interview:
GHI: Où en est le chantier? David John McCuaig: Le nouveau bâtiment H a été officiellement inauguré en novembre 2021. Il accueille près de 1500 collaborateurs dans 24’000 m2 de bureaux. Dans les semaines à venir, la première section des bâtiments historiques rénovés (section AC) devrait être achevée. Les salles de conférences seront opérationnelles au printemps 2023. Quant à celles encore en cours de rénovation (bâtiment AB et salle de réunion), elles seront remises en service au plus tard cette année. Le bâtiment B, qui abrite la bibliothèque et les archives de l’ONUG, doit fermer cet été 2023 pour rouvrir à l’été 2024.
– Où en est l’étape cruciale de la rénovation du bâtiment E, qui abrite notamment la célèbre salle des droits de l’homme et de l’alliance des civilisations? Une étape majeure va bientôt être franchie. Le contrat de rénovation et de démolition partielle du bâtiment E, datant des années 1970, devrait être signé prochainement.
– La continuité des conférences sera-t-elle assurée? Cela reste une priorité essentielle de ce projet. Pour ce faire, le début des travaux de rénovation du bâtiment E et la fermeture des installations ne seront pas entrepris avant la remise en service des salles de conférences en cours de rénovation dans les bâtiments AC, AB et Assembly Hall.
– Quand cet énorme chantier sera-t-il terminé? La rénovation et le démantèlement de la tour du bâtiment E, qui constitue la dernière phase du projet, devraient s’achever en juillet 2025.
– Quelles ont été les principales difficultés rencontrées? Le projet a connu des retards en raison des pénuries de la chaîne d’approvisionnement suite à la pandémie de Covid-19, des contraintes de ressources du marché local et de l’incertitude économique mondiale. On peut s’attendre à ce que cela ait un impact sur l’estimation des coûts et la tenue du budget. Mais il demeurera modérément négatif. Autre difficulté: il y avait une grande incertitude quant à l’état des bâtiments du Palais historique. Bien que des relevés détaillés aient été effectués, ce n’est qu’au début de la rénovation qu'on a eu une idée plus précise. Cependant, le budget du projet prévoit ce type d’aléas, inhérents à la rénovation de bâtiments anciens.
– Réaliser ces travaux alors que les fonctionnaires de l’ONU travaillent encore sur le site, n’est-ce pas compliqué? Le maintien de la continuité des activités est un objectif clé. Nous sommes mandatés par les Etats membres pour servir un certain nombre de conférences intergouvernementales importantes. Nous avons planifié les travaux pour qu’elles puissent avoir lieu même pendant le chantier.
– D’où le bâtiment de conférence temporaire Tempus? Exact. Initialement ouvert en septembre 2019 avec trois salles de conférences de 200 places, il a été reconfiguré au cours de l’été 2022 pour devenir une grande salle de conférences de 600 places. Nous avons également communiqué de manière intensive avec le personnel et les Etats membres pour les informer des progrès, planifier et gérer tout déménagement.
– Combien de personnes travaillent quotidiennement sur ce chantier? Pas moins de 350 ouvriers.