Patrons et restaurateurs en ont marre d’être dans le viseur

  • Anthony Castrilli, président du Groupement professionnel des restaurateurs  et hôteliers (GPRH), et Yoan Lomet, patron de l’Eléphant dans la canette. MP

    Anthony Castrilli, président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers (GPRH), et Yoan Lomet, patron de l’Eléphant dans la canette. MP

VIE NOCTURNE • Lundi, 1h10. La terrasse de ce pub situé en Vieille Ville est pliée. A l’intérieur, la chaleur est étouffante. A l’extérieur, une dizaine de clients prend l’air ou fume une cigarette. La police municipale ne tarde pas à intervenir. Motif: trop de bruit. Le serveur, seul en salle, se voit reprocher les nuisances dans la rue et écope d’une amende. Une scène qui n’est pas rare depuis le 1er juin, date à laquelle est entrée en vigueur la fermeture des terrasses à minuit du dimanche au jeudi inclus.

Se faisant fort d’appliquer la décision (à défaut de pouvoir la changer), les patrons de bars et les restaurateurs en ont toutefois ras le bol d’être dans le viseur. «On est fliqué! On a vraiment l’impression qu’on ne veut plus de nous», lance Yoan Lomet, le patron de l’Eléphant dans la canette, sis rue de l’Ecole-de-Médecine.

«On nous reproche tous les maux de la terre», renchérit Anthony Castrilli. Le président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers (GPRH) donne l’exemple de voisins mécontents du bruit des enfants jouant dehors. Ou des fêtards qui occupent bruyamment l’espace public, parfois bien au-delà de la fermeture. «Si le but c’est le calme pour les riverains, cela ne fonctionne pas! Quant à nous, on travaille avec le stress de voir débarquer la police. Alors qu’elle devrait nous aider à appliquer les mesures et nous épauler», souligne Anthony Castrilli.

A cela s’ajoute un sentiment d’injustice. Qui a redoublé à l’occasion de la Fête de la musique. «On a vu passer ces posts sur les réseaux sociaux avec le hashtag Genève bouge. Nous, on ne demande que ça de participer à cet élan festif, de pouvoir faire notre travail. Les événements organisés par les autorités ont tous les droits et nous, on ne cesse de nous mettre des bâtons dans les roues», indique le président du GPRH.

Une amertume que partage Yoan Lomet: «Le jeudi, à 23h30, on voit toute notre clientèle filer à la caserne des Vernets.» Là est né Kzern, un lieu d’animations socioculturelles géré par une association. «Ils ont tous les droits. Alors qu’ils font exactement la même chose que nous. Je n’ai rien contre cet endroit, mais qu’on nous laisse travailler!» conclut le patron avant de retourner servir un client.