PHILIPPULUS

Le pouvoir d’achat, priorité absolue des partis pour la campagne électorale. C’est bien. Mais c’est fort tard. Il leur en aura fallu du temps, pour enfin saisir l’échelle des valeurs, la vraie, dans les préoccupations des gens. Il leur aura fallu l’approche de l’élection et la peur, soudain panique, de passer complètement à côté des classes moyennes, avec des slogans décalés, des préoccupations de bobos ou de prophètes d’Apocalypse, à la Philippulus, le saisissant illuminé en toge dans L’Etoile mystérieuse, avec son gong.

Ils disent tous «pouvoir d’achat», même les socialistes. Tant mieux. Mais, s’interrogeront-ils sur leurs interminables années de pèlerinage dans l’errance et l’erreur? L’obsession de tant d’entre eux pour la mode «sociétale»: qu’un chercheur en sciences sociales de l’Université de Lausanne, en sandales et gilet de laine, vînt surgir avec une étude sur telle nouvelle métamorphose du genre, et immédiatement il fallait relayer cet émule d’Ovide, en faire un thème politique. L’immense majorité des gens, ces classes moyennes laborieuses, prises à la gorge par les taxes, les primes et les impôts, on n’en parlait jamais. Il fallait faire mode.

Dans moins de trois semaines, le 2 avril, Genève se choisira un nouveau Parlement. Puissent les électeurs, de gauche ou de droite, y conduire des hommes et des femmes soucieux des vrais problèmes du quotidien. Soucieux des nôtres, plutôt qu’en éternelle pâmoison pour l’altérité. Nos vies, à nous. Notre cohésion sociale. Notre canton. Notre communauté nationale. Notre patrie.