Pierre Maudet est candidat au Conseil d’Etat

A 44 ans, l’ancien chef du Département du développement économique et président de la fondation Palm brigue un siège à l'Exécutif genevois. Après plus de quatre ans de procédure judiciaire liée à son voyage à Abu Dhabi, Pierre Maudet se présente en homme nouveau. Avec lui, ils sont désormais 16 officiellement en lice pour les élections au Conseil d’Etat qui auront lieu les 2 et 30 avril 2023.

  • Le candidat affirme avoir appris de ses erreurs. STÉPHANE CHOLLET

Il est de retour. Pierre Maudet est candidat aux élections pour le Conseil d’Etat de 2023. Attendue par certains redoutée par d'autres, la nouvelle va faire l'effet d'une bombe. «C’est porté par tous les Genevoises et Genevois rencontrés ces deux dernières années et lors des permanences, que je brigue à nouveau un siège au Conseil d’Etat», explique le quadragénaire. Se présentant comme un homme neuf ayant appris de ses erreurs, il ajoute: «Je ne le fais pas dans un but égotique, mais pour défendre les valeurs d’une nouvelle liste.»

La liste portera le même nom que lors de l’élection complémentaire de mars 2021: «Libertés et justice sociale». De quoi rappeler la devise du parti radical, fondé par James Fazy: «Liberté humaine et justice sociale». Pierre Maudet sera-t-il accompagné d’ex-radicaux? Pas de réponse pour l’heure même si quelques noms de fidèles parmi les fidèles circulent.

A l’heure de prendre la pause devant notre photographe, Pierre Maudet lâche: «Je suis un peu rouillé.» Face à l’homme politique, désormais barbu, on s’interroge sur les motivations profondes qui le poussent à revenir dans l'arène après plus de quatre ans de démêlés politiques et judiciaires. La soif de vengeance? Il assure qu’il n’en est rien. «Si c’était ça, ce serait pathétique et je n’aurais rien compris. C’est animé par la dynamique constructive d’une aventure collective que je reviens.»

Des permanences instructives

De son expérience professionnelle au sein de WISeKey, société genevoise de cybersécurité, il dit avoir tiré de précieux enseignements: «Cette activité dans l’économie privée m’a permis d’appréhender les questions économiques sous un nouvel angle, de mieux comprendre les enjeux et surtout les difficultés auxquels font face les entrepreneurs et mes concitoyennes et concitoyens», d’autant plus en ces périodes de crises successives.

Mais, ce qui l’a mené à se représenter selon lui, s’est noué lors de la campagne pour la complémentaire de mars 2021. «Dans les permanences, j’ai rencontré de nombreux citoyens. Ma candidature, c’est la continuité d’une histoire qui a débuté avec eux, avec ceux qui veulent défendre des projets au Parlement pour faire avancer Genève.» Un objectif qu’il avait déjà esquissé en créant sa fondation Palm début décembre 2021.

A l’entendre, on ne peut s'empêcher de penser qu’en cas d’élection, son cœur pencherait pour le Département de l’économie et de l’emploi, actuellement occupé par la Verte Fabienne Fischer. Sur ce point, Pierre Maudet demeure discret. Comment appréhende-t-il un éventuel retour au sein d’un collège qui compterait potentiellement 3 voire 4 sortants (lire ci-contre) qui ne souhaitent vraisemblablement pas le voir revenir? Quelles sont ses chances réelles selon lui? Quel est, aujourd’hui, son électorat? Ou encore, la décision du Tribunal fédéral attendu ces prochains mois dans l’affaire du voyage à Abu Dhabi pourrait-elle changer la donne? Pierre Maudet devrait répondre à certaines de ces questions sur Léman bleu, vendredi 30 septembre, à 19h.

Une chose est sûre: la campagne est lancée et dans cette étape, Pierre Maudet a déjà maintes fois prouvé qu'il excelle. Pour le plus grand plaisir de ses supporters et au grand dam de ses adversaires. 

Quinze autres candidats sur les rangs

MP • Ils étaient déjà 15 à être officiellement entrés en lice pour l’élection au Conseil d’Etat de 2023. Parmi eux, quatre sortants, dont trois à gauche, soit le duo vert Fabienne Fischer et Antonio Hodgers ainsi que Thierry Apothéloz qui défendra les couleurs du PS aux côtés de la nouvelle venue Carole-Anne Kast. A droite, Nathalie Fontanet souhaite rempiler. Avec Anne Hiltpold, elles forment un ticket PLR exclusivement féminin.

Si la décision du MCG Mauro Poggia reste en suspens (ce dernier ayant pour le moment candidaté uniquement pour le Grand Conseil), la socialiste Anne Emery-Torracinta et le PDC Serge Dal Busco ne se représentent pas. C’est un duo composé de Delphine Bachmann et Xavier Magnin qui représentera le parti renommé Le Centre. Les Vert’libéraux ont quant à eux choisi de lancer Marie-Claude Sawerschel et Marc Wuarin. Et l’UDC a désigné Michael Andersen et Lionel Dugerdil.

A la gauche de la gauche, les trois formations originaires d’Ensemble à Gauche (SolidaritéS, le Parti du travail et le DAL) ont annoncé la candidature de Françoise Nyffeler et Teo Frei. Tandis que Résistons, formé en mars 2021 par des dissidents de SolidaritéS, ne s’est pas encore prononcé. A la tête de Civis, Luc Barthassat n’a pas encore confirmé s’il se présente ou non au Conseil d’Etat.

Enfin, Paul Aymon, alias le prophète, retente sa chance.