Piscines, terrains, salles de gym, c’est pour demain!

La fermeture de la piscine de Varembé cet été a montré la vétusté et le manque d’installations sportives. Pour y remédier, des projets d’infrastructures ont été lancés. S’ajoutent des activités extérieures. Faisant du sport une priorité, la magistrate Marie Barbey-Chappuis présente son plan pour 2022-2030.

  • Marie Barbey-Chappuis, à l’occasion de la fête du sport qui s’est tenue mi-septembre. MP

    Marie Barbey-Chappuis, à l’occasion de la fête du sport qui s’est tenue mi-septembre. MP

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En Ville de Genève, le sport sous toutes ses formes a repris du poil de la bête. A l’occasion du week-end dédié à la fête du sport les 17 et 18 septembre, 6000 personnes ont profité des activités proposées en Vieille-Ville et aux Bastions. Durant l’été, 13’000 participants ont sué lors des 270 cours proposés par la Canopée. Les sportifs, et surtout les sportives, sont de plus en plus nombreux. Revers de la médaille: le manque d’infrastructures ou leur vétusté – comme c’est le cas pour la piscine de Varembé – se font cruellement sentir. Pour y remédier, la conseillère administrative chargée des Sports, Marie Barbey-Chappuis a un plan. Explications:

GHI: La fermeture de la piscine de Varembé a été un coup dur et a rappelé à quel point on manque d’infrastructures. Pourquoi un tel retard?
Marie Barbey-Chappuis:
La fermeture de Varembé illustre le manque d’investissement dans le domaine des sports ces dernières décennies. On n’a plus inauguré de centres sportifs depuis celui de la Queue d’Arve... en 1990. Or, la population a augmenté; de nouvelles disciplines sportives sont apparues telles que le Parkour ou le tchoukball. Sans compter le fait que la pratique sportive est en forte progression chez les femmes et les seniors.

– Rien n’a été fait pour accompagner cette évolution?
Bien sûr que si! En 2017, la Ville a présenté un plan directeur des équipements sportifs qui prévoyait d’investir 300 millions d’ici 2030. Depuis, on a bien avancé. Plus de 100 millions ont déjà été votés depuis le début de la législature par le Conseil municipal, dont plus de 70 pour le centre sportif des Eaux-Vives. Autre grand projet: le Bout-du-Monde, sûrement autour de 2030-2031. On repense tout ce secteur. Un nouveau pavillon des sports verra le jour. Depuis mon arrivée, on a inclus dans ce projet un espace dédié aux sports urbains.

– 2030, c’est loin, que va-t-il se passer d’ici là?
La piscine de Varembé (qui date de 1991) va être rénovée. Après les travaux de sécurisation des faux-plafonds, on espère rouvrir au premier semestre 2023. En 2024, aux Bois-des-Frères, on inaugurera la halle couverte de tennis, les trois terrains de tennis extérieurs rénovés, un centre de judo et de tennis de table. A côté, nous allons construire la Maison du sport pour permettre aux bénévoles des associations de travailler dans de bonnes conditions. En 2026, ce sera au tour du centre des Eaux-Vives avec sa piscine de 25 mètres, son mur d’escalade et sa salle omnisports.

– Toutes ces infrastructures sont très énergivores! Est-ce bien le moment?
C’est justement l’un des objectifs des rénovations et des nouvelles constructions: réduire la consommation d’énergie. La halle du Bois-des-Frères sera équipée de panneaux solaires. Un crédit pour assainir la patinoire des Vernets et la doter de la plus importante centrale photovoltaïque de la Ville vient d’être présenté au Conseil municipal. Parallèlement, on promeut la pratique sportive en extérieur, moins gourmande du point de vue énergétique.

– Et ça marche?
Oui. C’est l’un des grands enseignements de la période Covid. En témoigne le succès de l’Asphalte (dédié aux sports urbains) et de la Canopée cet été. D’ailleurs, nous allons lancer fin octobre des cours hivernaux. Autre exemple: nous prévoyons l’aménagement d’un accès à l’eau sécurisé et pérenne le long du quai Wilson. Développer la pratique sportive dans l’espace public est l’un des objectifs clés du plan directeur des sports 2022-2030.

– A quoi sert ce plan?
Il définit des objectifs stratégiques à atteindre d’ici 2030: développer les infrastructures mais aussi soutenir le monde sportif local, promouvoir les valeurs du sport et développer des manifestations d’envergure à Genève. Le sport n’est pas une politique accessoire! Au-delà de ses bienfaits physiques, il permet de rencontrer des gens totalement différents, de toucher toutes les couches de la population, toutes les générations. Et ce, rappelons-le, grâce à l’engagement de milliers de bénévoles.

– Votre plan prévoit d’ailleurs de les soutenir. Comment?
Notamment en leur proposant des formations (comptabilité, gestion, suivi juridique). Mais aussi en développant des mesures incitatives pour faciliter le recrutement. Par exemple, pourquoi pas, en rétribuant les bénévoles avec des abonnements et entrées gratuites dans les centres sportifs de la Ville.

– Il y a aussi du nouveau dans l’attribution des subventions...
Nous allons mettre en place une plateforme digitale qui facilitera les procédures administratives pour les demandes de subventions et soulagera les bénévoles de la paperasserie. Nous travaillons avec la direction des systèmes d’information et de communication afin d’ouvrir un guichet des subventions l’année prochaine. A noter qu’en 2021, ce sont près de 5,3 millions de subventions qui ont été versées à plus d’une centaine de clubs dans 37 sports différents.