Pour ou contre le mariage pour tous

  • FRANCIS HALLER

  • Mariage pour tous

    Delphine Bachmann. DR

  • Votation du 26 septembre 2021

    Yves Nidegger. DR

Pour la reconnaissance de toutes les familles

Delphine Bachmann, présidente du PDC genevois et députée

OUI • L’institution du mariage civil n’a jamais été figée à travers le temps: de la pleine égalité en droit des conjoints en passant par la reconnaissance complète dans la cellule familiale des enfants nés hors mariage, tout au long du XXe siècle, le mariage n’a cessé d’évoluer. Le mariage civil pour toutes et tous s’inscrit dans cette longue histoire. Il traduit la volonté de la société d’adapter le cadre légal à toutes les familles et aux réalités déjà vécues par des milliers de couples.

Depuis toujours, au PDC, nous sommes convaincus que la cellule familiale a besoin d’être renforcée. Le mariage civil pour toutes et tous y participe. La volonté de voir reconnaître un lien durable entre deux personnes et de fonder une famille est à soutenir et encourager, notamment du point de vue de l’intérêt de l’enfant. Aujourd’hui, notre société réinvestit la question familiale de manière plus égalitaire et inclusive. Nous, démocrates-chrétiens, voulons accompagner ce mouvement.

A-t-on le droit de priver les enfants de leur histoire?

Yves Nidegger, conseiller national (UDC)

NON • Ce que la majorité de la classe politique présente en ce moment comme un progrès en termes de protection des enfants et d’égalité entre adultes relève en vérité du privilège barbare. Si une femme tombe enceinte d’une relation avec un homme, cet homme pourra reconnaître l’enfant et l’enfant aura une filiation paternelle. Lorsqu’elle s’injectera demain une dose de sperme anonymisé, elle aura le droit d’affubler l’enfant de ses œuvres d’un second parent de son choix, à la condition arbitraire qu’il s’agisse d’une autre femme. L’enfant s’en trouvera privé de filiation paternelle, ses questions sur son origine resteront sans réponse durant tout le cours de son développement, de par la loi, il n’aura pas d’histoire. Et pour se donner l’illusion de ne pas violer trop ouvertement le droit conventionnel de chaque enfant à connaître son ascendance, l’Etat fédéral lui concède, après sa majorité et contre paiement d’un émolument, le droit de connaître le nom et la date de naissance du donneur, lequel conserve celui de refuser tout contact avec lui. Que ceux qui voient de l’égalité là-dedans veuillent bien me prêter leurs lunettes.