Pour une neutralité engagée et cohérente

«Active», «rigide», «opportuniste»: la neutralité suisse est perçue diversement au gré des crises et des acteurs. Jusqu’à en devenir souvent illisible.

Née de la volonté de nos puissants voisins et de la nécessité pour notre pays d’éviter les divisions, la neutralité est chez nous un mythe. Au point qu’en son nom, certains appellent aujourd’hui à ne pas sanctionner Vladimir Poutine et sa guerre d’agression.

Poignées de mains douteuses, voyages sulfureux et cécité opportuniste ne font qu’entretenir ce flou diplomatique. Si l’on veut que notre neutralité soit reconnue et respectée par la communauté internationale, elle doit au contraire s’inscrire dans une politique cohérente et engagée au service du droit international et de la paix.

Pour cela, la Suisse devra en particulier:

– oser sanctionner des pays, entités ou personnes responsables de graves atteintes aux droits humains

– porter une politique active en faveur du désarmement en renonçant à exporter des armes

– lier ses accords commerciaux au respect des droits humains et environnementaux

– soutenir des normes de coopération ambitieuses, solidaires et équitables.

Seul un tel engagement résolu et cohérent en faveur du droit international et de la paix redonnera une légitimité à la neutralité de la Suisse.