Prendre le large sur le Léman

Accoster sur la discrète île de Salagnon, c’est se prendre pour Robinson Crusoé.

  • Une ancienne carte postale de l’île de Salagnon, située entre Montreux et la Tour-de Peilz. DR

    Une ancienne carte postale de l’île de Salagnon, située entre Montreux et la Tour-de Peilz. DR

Si tout le monde ou presque connaît l’île Rousseau à Genève, peu savent qu’il existe en fait sept îles sur le lac Léman. La plus magique est sans aucun doute celle de Salagnon, située à quelques brasses du rivage entre Montreux et la Tour-de-Peilz (VD). Accessible uniquement en bateau, ses 1000 m2 occupés à moitié par une magnifique villa blanche invitent immédiatement à rêver. S’en approcher en début de soirée par le large, imaginer prendre place sur la terrasse située en haut de l’imposant escalier en observant le soleil se coucher, un moment magique. Différents propriétaires ont occupé cette île privée depuis le début du XXe siècle. Un peintre célèbre, un comte russe, une héritière américaine ont cherché à profiter du calme du large et de l’inaccessibilité du lieu. Depuis, le port à proximité a tellement grandi qu’il est presque en train d’engloutir l’île et une quantité astronomique de paddles a pris l’habitude de s’agglutiner à quelques coups de rames de la demeure.

Mais, à certaines heures encore, on doit avoir l’impression, sur ce bout de terre, d’être seul au monde. En l’observant en détail, je m’imagine en Robinson Crusoé lacustre prêt à affronter même la plus terrible des tempêtes. Après tout, si on va sur le lac, c’est aussi pour envoyer tout balader l’espace de quelques heures au moins.

* Durant cet été, le journaliste-animateur et producteur Jonas Schneiter se mue en touriste local en passant ses vacances sur le lac. L’occasion de découvrir ce qui est éblouissant, étonnant ou déprimant sur le Léman.