Qui sont ces «étudiants» qui se pressent à Uni3

UNIVERSITÉ • Chaque année, des centaines d’aînés rejoignent les amphithéâtres, stimulés par le désir d’apprendre.

  • Les femmes sont plus nombreuses à retourner les bancs de l’université.

    Les femmes sont plus nombreuses à retourner les bancs de l’université.

Des boucles grises encadrent son beau visage discrètement maquillé, Simone 70 ans, parcourt la longue liste des conférences et ateliers proposés par Uni3. La sémillante senior a décidé de suivre cet enseignement qui, dit-elle, lui permettra de «cultiver son jardin». «J’ai toujours couru après le temps, un emploi de secrétaire, des enfants, un appartement à entretenir. Et la vie qui vous glisse entre les doigts. Aucun répit pour apprendre», lance-t-elle. Apprendre, voilà ce qui donne aujourd’hui des ailes à cette femme devenue veuve.

Une majorité de femmes

Comme elle, chaque année des centaines d’aînés rejoignent les amphithéâtres. En 2020, nonobstant la pandémie, ils étaient 2800 (versus 3200 en 2019). Et les rangs étaient composés d’une large majorité de femmes (72%).

Quelles sont les disciplines les plus courues? «Même s’il est difficile de répondre précisément à cette question, les conférences organisées par la section Médecine attirent souvent le plus grand nombre», explique Anik de Ribaupierre professeure honoraire à l’Université de Genève et présidente d’Uni3.

«Un formidable lieu d’échange»

Mais cette soif de savoir n’est pas toujours aussi clairement circonscrite. Les intérêts listés par certains adhérents d’Uni3 sont aussi vastes que la santé au sens large (incluant aussi la neurobiologie, physiologie ou psychologie), le vieillissement, les arts, la politique, la philosophie, et la musique.

Elvira, elle, avoue qu’elle est une lectrice compulsive et une cinéphile pratiquante. Si la crise sanitaire a coupé ses élans universitaires, l’embellie dans le ciel du Covid-19, va immanquablement la ramener sur les bancs de l’Uni. «C’est un formidable lieu d’échanges et un booster d’idées», reprend-elle. D’ailleurs, elle a créé un groupe qui rassemble quelques adhérentes régulières: «Nous aimons prolonger les discussions engagées durant les ateliers et qui sont toujours de haut vol».

Il est vrai que si Uni3 suscite un tel engouement c’est parce que la qualité des enseignements ne se dément pas. Toutes les conférences et les cours sont donnés par des scientifiques ou encore plus généralement des spécialistes, pour la plupart des professeurs de l’Université de Genève ou d’autres universités (en activité ou fraîchement retirés), reconnus comme experts dans leur domaine. «Les ateliers, très prisés aussi, sont menés pour la plupart par des bénévoles, témoignant d’une expérience professionnelle dans le domaine», affirme encore la présidente de l’institution. Et pour le surplus, le comité scientifique d’Uni3, composé pour sa grande majorité, d’anciens professeurs de l’Université de Genève, suit de près le programme des activités académiques.