Redonner une place aux enfants en difficultés d’apprentissage

SOUTIEN • L’association Reliance accompagne des enfants et des jeunes en difficulté dans leur apprentissage scolaire ou leur formation.

  • Un soutien qui aide l’enfant à trouver sa place dans le milieu scolaire. 123RF

Créée en 2007, par un groupe d’enseignants et de travailleurs sociaux, l’association Reliance propose des tutorats à des enfants et jeunes en difficulté, qu’il s’agisse d’apprentissages scolaires ou de formation. Parmi cette jeune population, une part est aussi en situation socio-économique vulnérable. Interview de Dominique Chautems-Leurs, membre fondatrice et présidente de Reliance.

GHI: Il existe diverses associations qui proposent des appuis scolaires aux élèves et étudiants, quelle est la particularité de Reliance? Dominique Chautems-Leurs: Les associations de soutien scolaire répondent avec pertinence à un besoin spécifique, soit permettre à un enfant en difficulté dans une ou plusieurs disciplines scolaires de se remettre en selle. Concernant Reliance, les tuteurs et tutrices vont en quelque sorte envelopper le jeune ou l’enfant pour l’aider à se sentir le mieux possible avec la culture scolaire afin qu’il trouve sa place dans ce milieu. C’est dans un climat plus propice qu’il sera en mesure d’étudier. Souvent issus de l’immigration, bien que notre association s’adresse à toutes et tous, les jeunes que nous accompagnons ont parfois besoin d’aide pour une meilleure maîtrise de la langue française. Notre but est de mettre tout en œuvre pour réduire les inégalités scolaires et sociales en misant sur un accompagnement adapté à chacun.

– Comment s’organise le tutorat? Au-delà des une à deux rencontres hebdomadaires auprès du jeune, nos intervenants entrent véritablement dans le réseau de l’enfant constitué des parents, de l’enseignant, de la psychologue scolaire, du service social ou d’autres spécialistes du monde scolaire. Ils sont là en qualité de personnes engagées et non pas comme professionnels. Ce que nous voulons prioritairement, c’est tisser un lien de confiance avec le jeune, l’enfant, sa famille et entre tous les acteurs qui évoluent autour d’eux. C’est de cette manière que nous pouvons véritablement créer un espace propice à leur développement.

– Qui sont les tuteurs et comment les recrutez-vous? Nous avons des tuteurs en activité, un bon nombre de personnes retraitées et de plus en plus de jeunes adultes qui ont envie de s’engager pour une cause noble. Sélectionnés sur dossier, ils sont soumis à des entretiens et doivent présenter un extrait de casier judiciaire et certificat de bonne vie et mœurs. A noter que les tutorats peuvent se poursuivent entre deux et trois ans. Ce rapport qui s’installe entre le tuteur, les jeunes et les familles perdure souvent au-delà.

– Combien d’enfants aidez-vous? En 2021, 152 jeunes ont été soutenus par Reliance. Ils sont âgés de 6 à 23 ans. Et quelque 130 tuteurs et tutrices indemnisés interviennent dans nos cinq antennes actuelles.

– Bénéficiez-vous de subsides? Environ un tiers de nos ressources proviennent du Département de l’instruction publique et un tiers du Fonds d’aide de la Confédération dispensé via le Bureau de l’intégration. Mais nous sommes en recherche permanente de fonds privés pour élargir notre action. Car si celle-ci était à l’origine circonscrite à la région de Confignon-Onex-Bernex, elle a depuis connu un important essor. Reliance reçoit en effet un nombre grandissant de demandes provenant de diverses communes genevoises.

Plus d’infos: www.reliance-ge.ch