Réparer

  • Des pygargues à queue blanche dans le parc des Aigles du Léman, à Sciez (Haute-Savoie). MP

L’aigle européen s’apprête à faire son retour dans nos cieux. Après le loup, le lynx ou encore le gypaète barbu, c’est au tour du pygargue à queue blanche de retrouver son habitat naturel. Faut-il s’en inquiéter? Cet animal sauvage peut-il s’attaquer à l’homme ou à son chat, son chien? Ce mangeur de poissons va-t-il concurrencer les pêcheurs du lac Léman?

La réponse est non, non et encore non. Des dizaines d’experts se sont penchés sur ces questions. Tous ont donné leur feu vert à cette réintroduction. Si cette caution scientifique ne vous convainc pas, sachez que le pygargue niche à 20 km d’Amsterdam ou encore de Berlin sans qu’aucun incident n’ait été rapporté.

En réalité, cet aigle, bien qu’impressionnant par son envergure, a toujours vécu aux côtés de l’homme. Et si danger il y a, c’est bien plus pour le rapace que pour l’humain. Cette espèce a disparu uniquement par la faute de l’homme. En le réintroduisant dans la nature, il s’agit au fond de réparer ce que nous avons détruit. Mais aussi de réapprendre à partager l’espace et les ressources.

Cette nature dont nous sommes si friands ne nous appartient pas. Œuvrer en faveur de la biodiversité, c’est aussi prendre conscience que le vrai danger n’est pas de vivre aux côtés de la faune sauvage mais plutôt de ne rien faire pour éviter qu’elle ne disparaisse.