Rien n’a changé à la gare routière: «C’est scandaleux!»

Aucun endroit pour s’asseoir, toilettes sales et absence de zone de dépose-minute: après l’annonce d’une rénovation de la place Dorcière pour 2023, rien n’a changé. Un courrier a été envoyé à la maire de Genève par un usager mécontent. Explications.

  • Sur la place Dorcière, une voyageuse attend son bus assise sur la glissière de sécurité. DR

    Sur la place Dorcière, une voyageuse attend son bus assise sur la glissière de sécurité. DR

«Les passagers doivent attendre leur bus assis par terre, ou sur des glissières de sécurité, à côté des poubelles», tempête le journaliste à la retraite Yves Magat. Dans son viseur: l’inaction de la Ville de Genève pour aménager la gare routière, à la place Dorcière, près de Cornavin, en attendant les travaux de rénovation promis. Dans un courrier daté du 1er octobre, il dénonce: «L’état de ce lieu, qui est pour des centaines de personnes, chaque jour, la première image de Genève. C’est simplement scandaleux.»

Debout sous la pluie

L’ancien journaliste regrette également l’absence d’aménagements pour les personnes en situation de handicap: «Il n’y a que deux toilettes mobiles immondes non accessibles en chaise roulante et aucune zone de stationnement pour déposer des passagers.» Un agacement partagé par d’autres passagers.

«Trouver de l’argent pour des bancs qui portent le nom de Madame le maire, pas de problème. Par contre ici, rien ne bouge. Quand il pleut, on est debout sous la pluie», confirme avec ironie Corinna, une passagère italienne, qui attend depuis plus d’une demi-heure avec ses valises sans pouvoir s’asseoir. A côté, un groupe de voyageurs a pris place à même le sol avant le départ du bus pour Lyon. «On fait comme on peut», expliquent-ils en chœur.

Belle image de la ville!

Pour Yves Magat, les annonces de la maire de Genève dans la presse n’ont été suivies d’aucun effet. «Madame [Frédérique] Perler a déclaré qu’il n’y aura pas de changement d’ici à deux ans. Je trouve ce délai inadmissible, humiliant pour nos visiteurs et nuisible à la Ville de Genève», conclut-il.

Frédérique Perler: «La situation actuelle n’est pas admissible»

«Je partage totalement le constat de ce concitoyen et déplore la situation actuelle qui n’est pas admissible», reconnaît la maire de la Ville de Genève, Frédérique Perler. «C’est un dossier complexe, d’autant que la gare est restée à l’abandon pendant plusieurs années», justifie-t-elle. La magistrate confirme par ailleurs qu’une demande de crédit sera déposée «très prochainement» au Conseil municipal pour rénover le pavillon et les toilettes. Dans un second temps, la Ville prévoit de végétaliser l’endroit. «Ces aménagements provisoires seront basés sur une image globale de requalification, à terme, de l’espace publique», selon Frédérique Perler.