Rouler électrique: d’où vient le courant?

ÉNERGIE • Borne à la maison ou publique: on branche et ça repart. Simple, mais la question se pose: quelle est la provenance du courant et y en aura-t-il assez? Deux fournisseurs répondent.

  • PHOTOS DR

    PHOTOS DR

Les fournisseurs de courant sont-ils prêts à répondre à l’accroissement de l’électromobilité? Les réponses de Michèle Cassani, porte-parole de Romande Energie (RE) et de Laetitia Perrin, porte-parole des Services industriels de Genève (SIG).

GHI: Si une proportion de plus en plus importante de véhicules doit passer par une recharge, comment allez-vous assurer la fourniture de courant? Et d’où proviendra-t-il?
Michèle Cassini: Nous ne faisons pas la distinction concernant les usages des électrons que nous livrons. Pour fournir nos clients, nous achetons l’énergie que nous ne produisons pas sur le marché suisse. La provenance est précisée dans le marquage de notre électricité, mais il faut aussi comprendre que la Suisse a de nombreux échanges avec ses voisins et importe donc en hiver une partie de l’électricité qu’elle consomme.
Laetitia Perrin: Actuellement, l’estimation de la consommation totale des véhicules électriques à Genève est d’environ 8 Mio kWh/an en 2022 (moins de 0,5% de la consommation genevoise). Pour 2025, ce volume devrait augmenter et atteindre environ 30 Mio kWh/an (moins de 1,5% de la consommation genevoise). L’approvisionnement des besoins de l’électromobilité sera assuré, comme pour l’entier de la consommation genevoise, par un mix de production locale (part en croissance forte) et de production suisse certifiée.

– Dans le cas où une personne aurait la possibilité de recharger à son travail, durant la pause de midi par exemple, comment être sûr d’avoir assez de courant, étant entendu que c’est un moment où il y a des pics de demande?
MC: Nous privilégions l’installation de bornes «intelligentes» qui permettent au moins au niveau local de répartir la charge dans la durée pour éviter des renforcements coûteux du réseau. Des solutions plus sophistiquées de pilotage de la charge pour éviter par exemple de trop charger à certaines heures sont à l’étude, mais pas encore généralisées.
LP:
Actuellement, à de rares exceptions près, la disponibilité est assurée pour tous les utilisateurs. SIG suggère d’équiper les parkings ayant plus de cinq bornes AC (en courant alternatif, la charge va de 3,7 kW, donc lente, à 22 kW, accélérée) d’un système de gestion des puissances qui permet de maintenir une puissance cumulée acceptable pour le réseau tout en assurant la recharge des véhicules.

– Pratiquement, combien de véhicules électriques sont supportables avec le réseau et les ressources actuelles?
MC:
La stratégie énergétique 2050 de la Confédération intègre une large électrification de la mobilité et donc une croissance des consommations pour ce type d’usage. Il est estimé que la mobilité pourrait représenter 10% de la consommation électrique totale suisse à terme. Un niveau de consommation que le développement des énergies renouvelables et les efforts d’efficience dans les usages classiques devraient permettre d’absorber. Du côté de Romande Energie, notre offre se limite à la pose de bornes chez les particuliers et à promouvoir Click & Charge (pré-équipement de parkings dans le but de pouvoir accueillir un certain nombre de bornes et gérer la recharge).
LP:
En raison de la très faible proportion d’électricité utilisée par la mobilité électrique, cette question n’est pas d’actualité.