Sao Tomé et Principe, terres fertiles

L’ancienne colonie portugaise dispose de nombreux atouts pour séduire les voyageurs: des plages désertes, une jungle mystérieuse et une population au sourire légendaire. Ce pays s’ouvre lentement au tourisme durable en misant sur la richesse de sa biosphère.

  • La nature intacte est le premier atout de Sao Tomé et Principe. DR

    La nature intacte est le premier atout de Sao Tomé et Principe. DR

  • Le Pico symbolise la fertilité du pays.123RF

  • Le Pico symbolise la fertilité du pays.123RF

  • Pieuvres, tortues, raies et mérous, fréquentent les fonds marins. DR

    Pieuvres, tortues, raies et mérous, fréquentent les fonds marins. DR

  • Les racines-contreforts sont caractéristiques des arbres qui poussent dans les forêts équatoriales. DR

Posé sur l’équateur à 200 kilomètres des côtes du Gabon, l’archipel de Sao Tomé et Principe fait partie des joyaux du continent africain. Sa découverte s’apparente à un plongeon dans une nature extra-vierge. Avec plus de 800 espèces de plantes et une variété infinie d’oiseaux et de papillons, les deux îles sont aujourd’hui reconnues comme réserve de biosphère par l’Unesco. Un paradis de l’écotourisme aux deux visages. D’un côté, Sao Tomé, l’exubérante avec sa capitale animée et son Pico culminant à 2000 mètres d’altitude. De l’autre, éloignée de 150 kilomètres dans les eaux de l’océan Atlantique, Principe, l’intimiste avec sa jungle touffue et ses petits villages coupés du monde.

La demeure de King Kong

La principale île, Sao Tomé, offre au visiteur une multitude de décors. Des savanes du nord aux forêts de brume du sud, les paysages édéniques défilent. Puis, la chaussée devient accidentée et gorgée d’eau, elle impose un rythme lent. Les véhicules tentent de l’apprivoiser, en vain. Ils titubent puis débouchent avec peine sur une plage cuivrée et déserte. D’imposantes vagues lèchent le sable onctueux de ce paradis caché. Les pérégrinations laissent souvent place à la contemplation.

Nous reprenons la route. Les pains de sucre trouent l’horizon. Le plus impressionnant, le Pico, pourrait être la demeure de King Kong. Ce phallus géant symbolise à sa manière la fertilité de ce pays où la forêt fait preuve d’une générosité ruisselante: corossols sauvages, fruits à pain, papayes, bananes, mangues, ananas et autres fruits de la passion, y poussent à profusion.

Cette nature généreuse incite le pays à attirer des visiteurs respectueux de l’environnement dont le but premier est d’admirer l’incroyable diversité de la faune. Il n’est pas rare de contempler des baleines s’amusant au large, gracieuses comme un mirage gravé sur la ligne de l’horizon. Entre novembre et mars, ce sont les tortues qui émerveillent les visiteurs en venant pondre sur les plages de Principe. Un ballet millimétré qui s’observe en silence.

180 espèces d’oiseaux

Quant aux amateurs d’ornithologie, ils viennent admirer les 180 espèces d’oiseaux dont 30 endémiques, disséminées dans les forêts. Parmi lesquelles, les choucadors, les martins-pêcheurs, les flamants nains, les ibis, mais aussi le fameux perroquet Jaco.

Direction Sao António do Principe, petite ville de 5000 habitants dont les façades au crépi délavé des bâtiments coloniaux rappellent la grandeur passée de l’empire portugais et surtout l’humidité du climat équatorial. Nous repartons avec une conviction profonde: ces deux confettis perdus au milieu de l’océan Atlantique possèdent les qualités pour devenir une destination phare du tourisme de luxe.

Mais à leur échelle. Car l’espace est limité. D’une superficie totale de 1000 km, les deux îles forment le deuxième plus petit Etat du continent africain. Biberonné à l’aide internationale depuis son indépendance en 1975, le pays n’a d’autre choix que de miser sur un développement maîtrisé afin de trouver de nouvelles sources de revenus.

Le cacao ancré dans l’histoire du pays

FB • Le cacao représente certainement la plus grande fierté des habitants. C’est à lui que l’on doit le surnom de Sao Tomé et Principe: les îles chocolat. Et plus spécialement à un homme, Claudio Corallo. En 1992, cet ingénieur agronome italien installe sa plantation de cacao sur Principe. Ses fèves, récoltées à la main, fermentent durant deux semaines dans des caisses en bois, sèchent ensuite dans d’anciens fours, puis sont grillées et délicatement broyées. Le chocolat ainsi obtenu recèle un patrimoine aromatique unique issu des terres volcaniques de l’île.

L’archipel fut le premier producteur de cacao à la fin du XIXe siècle avec près de 35’000 tonnes par an. Mais après l’indépendance en 1975, les Portugais sont partis avec leur savoir-faire, des épidémies ont attaqué le cacao et l’Etat a redistribué des terres à d’anciens employés sans aucun encadrement provoquant une chute de la production. Aujourd’hui, la filière de l’archipel lusophone retrouve de sa superbe en misant sur une constellation d’entrepreneurs déterminés qui privilégient la qualité à la quantité.

De juin à septembre

Quand partir?
De type tropical équatorial, le climat de l’archipel varie relativement peu tout au long de l’année. Les températures se situent entre 23 et 30 degrés avec de fréquentes précipitations. La saison plus sèche s’étend de juin à septembre, c’est aussi le meilleur moment pour s’y rendre. Contrairement aux mois d’avril, mai, octobre et novembre, qui sont généralement les plus pluvieux. Côté baignade, la mer est chaude toute l’année.

Comment s’y rendre?
Il n’existe pas de liaison directe au départ de Genève ou Zurich à destination de Sao Tomé. La plupart des compagnies aériennes proposent des vols avec une ou deux escales. Comptez environ treize heures de voyage pour rejoindre l’archipel.

Formalités
Les ressortissants suisses doivent disposer d’un passeport valide six mois après la date de retour. Aucun visa n’est demandé pour un séjour de moins de quinze jours. Les touristes doivent s’acquitter d’une taxe de cinq euros par personne payable sur place à l’hôtel.

Où loger?
De la petite auberge aux cinq étoiles en bord de mer, l’offre hôtelière contente tous les budgets. Veillez à réserver car l’archipel compte un nombre limité d’établissements.