Seul fonctionnaire à qui on reproche d’avoir fait son travail

  • DR

Le train pour Berne passe par la gare de Morges (VD). Début septembre, un drame s’y est joué. Un homme armé d’un couteau s’en est pris à un policier. Ce dernier a fait feu, tuant son agresseur. Le représentant de la loi fait désormais l’objet d’une enquête pour meurtre.

Dès lors que la police agit, c’est la présomption de culpabilité qui s’applique. Il appartient au fonctionnaire de démontrer qu’il n’a pas fait un usage disproportionné de la force. La chose n’est pas aisée. Je me demande comment, en pareilles conditions, ces femmes et ces hommes qui veillent sur notre sécurité restent motivés. Ils ont une mission, protéger et servir. Nous la leur avons confiée. Mais dès qu’ils font ce qu’on attend d’eux, neutraliser les délinquants par exemple, les policiers deviennent eux-mêmes suspects. On les soupçonne d’avoir eu la main trop lourde. On se pose des questions du genre: «l’agresseur était une personne de couleur»; «ne faut-il pas voir derrière le geste manifestement hâtif du policier l’expression du racisme endémique qui ravage les forces de l’ordre»?

Tout cela à l’encontre d’un être humain qui a choisi de consacrer sa vie à veiller sur les nôtres. C’est triste.