Chiang Mai: la fureur de l’art

Avec ses musées, ses temples anciens et sa belle nature, la ville est un endroit inspirant pour les artistes. Celle que l’on surnomme «la Rose du Nord» est devenue un acteur majeur de la scène artistique thaïlandaise.

  • Dans la ville du nord de la Thaïlande, l’art est partout, et notamment sur les façades de certaines rues.

    Dans la ville du nord de la Thaïlande, l’art est partout, et notamment sur les façades de certaines rues.

  • Le musée d’art contemporain MAIIAM est situé en périphérie de Chiang Mai.

  • Le street art est très présent.

  • Le street art est très présent.

  • La ville compte une centaine de temples.

  • Art in Paradise ou comment s'approprier l'art de manière ludique.

ll faut l’avouer d’emblée: Chiang Mai n’est pas ce qu’on peut appeler une belle ville. Multicentenaire par son histoire, mais sans unité architecturale et dotée de quelques grands axes pollués qu’il vaut mieux fuir, l’ancienne capitale du royaume Lanna ne séduit pas d’emblée ses visiteurs. Hormis sa centaine de temples, dont certains sont magnifiques, et sa partie ancienne, délimitée par les vestiges de remparts et de douves qui témoignent de son riche passé, elle ne pousse pas à l’extase visuelle. De fait, sa force réside surtout dans l’atmosphère qui s’en dégage, dans son côté authentique. Et, aujourd’hui plus que jamais, dans son rôle d’acteur majeur de la scène artistique thaïlandaise où elle s’impose comme l’alter ego décontracté et décomplexé de Bangkok, à mille lieues des tergiversions urbaines des métropoles du Sud-est asiatique.

Foisonnement créatif

Galeries d’art, musées, lieux alternatifs, hôtels arty ou encore boutiques design y foisonnent. Chiang Mai abrite aujourd’hui des lieux que ceux qui ne sont pas attirés que par une balade dans le touristique Night Market, ou le désir d’aller boire un verre et s’encanailler dans les bars interlopes de Thapae Gate ou de Loi Kroh Road, pourront découvrir avec délectation. A commencer par le MAIIAM («très nouveau» en thaï), le premier musée d’art contemporain de Chiang Mai, ouvert en juin 2016. Situé à une trentaine de minutes du centre de la ville, il a été fondé par le collectionneur français Jean-Michel Beurdeley, spécialiste d’art asiatique, et son épouse thaïlandaise Patsri Bunnag aujourd’hui disparue. Tous deux voulaient partager l’immense collection qu’ils avaient accumulée depuis trente ans. Sur les quelque 3000 m2 qu’il recouvre – jadis un ancien entrepôt –, le musée accueille des performances, des projections, des conférences et des expositions temporaires particulièrement ambitieuses.

L’art de la 3D

En pleine campagne, à une vingtaine de kilomètres de la ville, le Toot Yung Art Center est, quant à lui, un ensemble de maisons, entouré de jardins, qui accueille des artistes sur des projets ponctuels et abrite un espace dédié à des expositions consacrées au design et à l’artisanat local. Un bel endroit un peu hors du temps, alors qu’en pleine ville cette fois, dans le quartier de Changklan, Art in Paradise est pour sa part tout à la fois un musée de présentation d’art en 3D, mais aussi une galerie d’amusement qui place les visiteurs au centre des œuvres présentées (lire encadré).

Trois lieux magiques à des degrés divers, sans compter le quartier étudiant et branché de Nimmanhaemin en passant par les maisons traditionnelles en teck de la rue Charoen Rats, en bordure de la rivière Ping. Ces sites font virevolter l’image classique de Chiang Mai, avec ses traditions, ses éléphants et ses massages, pour faire place une ville très ouverte sur la culture et l’art contemporain.

L’œuvre, c’est vous!

Pas facile d’intéresser les enfants à l’art. Et encore moins certains adultes! Art in Paradise y contribue certainement. Ce musée un peu particulier a été conçu par un artiste peintre coréen répondant au nom de Jang Kyu Suk. Il a transformé un vieux magasin de Chiang Mai en un espace de jeu interactif rassemblant plus de 130 peintures en 3D, réparties dans six zones bien distinctes selon le thème abordé. Le principe est simple: prendre des photos sur des fonds presque vivants qui fournissent aux visiteurs une réelle sensation d’interaction avec l’environnement auquel ils sont exposés. De cette manière, non seulement les artistes ont donné un nouveau visage à l’art en lui attribuant des traits plus réalistes que jamais, mais ils ont aussi permis aux visiteurs d’intégrer les œuvres en leur donnant la possibilité de prendre des photos avec l’imagination, l’émotion et la posture adaptée en fonction des différentes représentations affichées sur les tableaux. Le visiteur a ainsi l’impression de faire partie intégrante de la peinture. Bluffant!

A une heure de Bangkok

S’y rendre
Le trajet le plus simple, et le plus rapide, implique un vol sur Bangkok au départ de Genève puis, avec Thai Airways ou Bangkok Airways, sur Chiang Mai (une heure de vol).

Y loger
La ville recèle de nombreux hôtels de toutes catégories à tous les prix. Si vous souhaitez une ambiance plutôt animée, optez pour un établissement à proximité du Night Market ou de la Thapae Gate. Si vous désirez plus de calme, les établissements situés dans la vieille ville – à l’intérieur des murailles – ou le long de la rivière Ping vous donneront toute satisfaction.

Manger
A Chiang Mai, la variété de plats disponibles est aussi riche et colorée que les endroits qu’il est possible de découvrir. Il y a réellement de tout pour tout le monde, avec des restaurants 5 étoiles et des vendeurs de rue proposant toutes sortes de cuisines parfumées, ressemblant parfois, elles aussi, à de petites œuvres d’art!