Paris insolite

Au détour de ses sublimes monuments, la ville lumière cache une authenticité, qui la rend plus attirante encore.

Tout Suisse francophone qui se respecte est déjà allé à Paris. Et pense par conséquent connaître la ville lumière. Eh bien, qu’il se détrompe. Un ami de longue date, guide professionnel depuis plus de quarante ans dans la capitale de l’Hexagone, m’a répété à plusieurs reprises: «Plus je l’arpente et plus je tombe sur des endroits inédits, insolites, charmants.»

Il est vrai qu’une fois franchie la barrière des classiques incontournables, tour Eiffel, Louvre, Champs-Elysées, etc. et que l’on témoigne d’un peu de curiosité, c’est un nouvel univers qui s’ouvre.

Le fief de Piaf

Par exemple, en remontant la rue de Belleville, un endroit qui a su garder une authentique atmosphère de village, il suffit de pousser une lourde porte en bois donnant accès à une cour intérieure pour passer des trépidations bruyantes d’une métropole à la campagne! Le contraste auditif et visuel est saisissant. Dans de tels havres de paix, certaines maisons sont occupées par des célébrités du show-business.

Belleville, c’est également ici que la môme Piaf est née et sur les traces de qui l’on peut s’engager. Un restaurant propose même à ses hôtes d’entonner des tubes de l’entre-deux-guerres accompagnés à l’accordéon pendant le repas. Attention aux fausses notes à l’heure du dessert!

Tout aussi séduisantes, mais pour le(ur) sens du goût, cette fois, les quelques boulangeries ou fromageries locales, proposant des produits du terroir à la saveur incomparable. On est là bien éloigné de la nourriture industrielle.

L’ombre d’Amélie Poulain

Montmartre et ses environs sont tout aussi délectables, qui ne sauraient se résumer à l’imposant Sacré-Cœur. Il suffit de s’éloigner un tant soit peu des circuits touristiques traditionnels et des grappes de visiteurs pour entrer en contact avec des Parisiens du cru et leur manière de vivre au quotidien. En contrebas de la basilique, l’on s’attardera à l’épicerie colorée Collignon, rendue célèbre par le film de Jean-Pierre Jeunet, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.

Lorsque la métropole braque aussi ses projecteurs ailleurs que sur ce qui en fait un musée à ciel ouvert, elle atteint une autre dimension. Qu’on qualifierait presque de charnelle.