N’avez-vous jamais déploré le peu d’exposition médiatique réservé aux artistes de la piste? A l’exception, bien entendu, de ceux qui auraient des connexions avec le Rocher monégasque ou la chance d’être engagés par le brillant Cabaret de Patrick Sébastien…
De quel dresseur, jongleur ou acrobate le public retiendrait-il le nom, mis à part ceux des clowns Dimitri, Grock, Zavata et autre Popov? Pour tant de couvertures généreusement accordées à la dernière potiche de reality show ou crécelle de télé-crochet, combien de lignes consacrées aux athlètes de la piste et à leurs exploits parfois réalisés au péril de leur santé (contorsionnistes), voire de leur vie (équilibristes) souvent pour un salaire dérisoire, généralement situé au-dessous du salaire minimum sur lequel nous allons voter?
Difficile de ne pas y songer en applaudissant les prouesses de celles et ceux dont on répète qu’ils ne peuvent pas tricher!
Enfin chez les Welsches!
Pour Franziska Nock, qui présente une formation composée de chevaux, de chameaux et d’ânes: «C’est toujours un plaisir de revenir en Suisse romande. L’enthousiasme des spectateurs constitue la plus belle récompense pour notre équipe de 63 employés!»
La 154e tournée du cirque s’inscrit, entre autres, sous le signe d’un come-back. Sept ans se sont écoulés depuis la dernière apparition de Francesco sur la piste familiale. Après plusieurs années d’expérience acquise à l’étranger, le jeune homme de presque 20 ans se réjouit de ce retour au bercail. Il se produit avec son père Mikel Stoichev ainsi qu’avec sa compagne, Simona Gheorghe.
Mais les Nock ne sont pas seuls à soulever l’enthousiasme. Des artistes de dix pays offrent de grands moments. Une mention spéciale aux trois numéros venus d’Ethiopie, qui ravissent le public.
Quartiers d’hiver
Après la dernière représentation, en novembre, ces gens du voyage regagneront leur base d’Oeschgen. La perspective de l’annuelle retraite n’enthousiasme guère Franziska, même si l’hiver lui permet de renouer avec une existence plus sédentaire, dans la maison familiale: «Je ne m’y plais pas autant que dans ma caravane. Heureusement, la présence de mes deux sœurs – Verena et Alexandra – dissipe un peu mon sentiment d’isolement.» A voir briller les yeux de la jeune femme lorsqu’elle évoque le retour du printemps, on devine que la lumière des projecteurs peut constituer une addiction. www.pichonvoyageur.ch